La première visite officielle du nouveau wali de Béjaïa, Ouled Salah Zitouni, qui l’a conduit au pôle universitaire d’Amizour, tôt dans la matinée d’hier, a été marquée par une certaine fermeté du premier responsable de l’exécutif, surtout en ce qui concerne le respect des délais de réalisation des projets, mais aussi l’intérêt accordé à l’enseignement et à l’éducation en général.
En inspectant plusieurs parties du chantier, M. Zitouni n’a pas manqué d’afficher son mécontentement quant au retard accusé pour mener à terme les travaux de réalisation de quelques compartiments de ce centre universitaire, qui devrait être prêt pour la prochaine rentrée universitaire. Il s’agit à titre d’exemple de la bibliothèque centrale dont les travaux de réalisation n’ont atteint à ce jour que 62%, alors que les 10 amphithéâtres sont entre 92 et 100% d’avancement, au moment où les choses vont mal en ce qui concerne le réseau AEP intra muros et celui d’assainissement. «Je vous ordonne de tout achever avant la rentrée universitaire. Vous n’avez qu’à doubler vos effectifs et les horaires de travail. Je veux que tout soit prêt avant le jour J», dira le wali d’un air ferme pour sommer les responsables de ce projet à finaliser leurs travaux qui trainent. «Nous avons bousculé les gens à faire plus d’efforts, comme nous avons arrêté quelques délais et les réduire à la baisse pour que tout soit fin prêt pour la prochaine rentrée, et c’est tout l’attache que nous accordons à l’enseignement», nous déclarera le wali dans un petit entretien qu’il nous a accordé. «Désormais, je suis le seul maître d’ouvrage de ce projet et des autres. Je vous informe que rien ne sera comme avant, et la médiocrité n’est plus à tolérer», tonnera-t-il. Le nouveau wali n’a pas, surtout, apprécié le non-respect des normes architecturales de ce pole universitaire qui devait se faire selon les spécificités de cette région. Autrement, il a aussi stigmatisé les responsables de ce projet d’envergure de ne pas penser à assurer l’intégration de ce site avec le tissu urbain de la commune d’Amizour. «Vous avez isolé complètement ce pole du reste de la ville et c’est contraire à une bonne symbiose sociale de nos étudiants avec la société locale», annoncera-t-il. À ce titre, le premier responsable de la wilaya a exhorté les concernés à ouvrir un accès d’intégration et d’inscrire une voie de dédoublement de la RN75 jouxtant ce site universitaire. Outre la rentrée universitaire qu’il faut respecter et assurer en temps utile et opportun bien entendu, le wali voit nécessaire d’opérer à l’avenir des rectifications, en matière architecturale sur le site pour qu’il soit conçu selon la politique du pays dans ce domaine avec de moindres dépenses et de meilleures réalisations, avec en premier lieu la conception qui devait s’inscrire dans le cadre du patrimoine de la région. À cela, il rejeta d’emblée l’entrée monumentale de ce campus de sciences exactes qu’il trouve en déphasage total avec la culture locale et la spécificité de cette région de la Soummam. Toutefois, il rassure que ce pole, d’une capacité de 4 000 places pédagogiques et d’une cité U de 3 000 lits, sera prêt pour la prochaine rentrée universitaire. Cette sortie à Amizour classée de première officielle, le wali de Béjaïa dira avoir effectué une visite, avant-hier, à la décharge publique de Boulimat en disant qu’il a «vu et constaté le mal, le grand mal que vit la région en matière d’environnement», un autre secteur qui fait partie des préoccupations de ce wali.
Nadir Touati