C'est tout le monde qui l'a remarqué. Depuis plus d'une année, le bureau de poste de la ville fonctionne au ralenti.
En plus du manque de liquidités dont ils souffrent quotidiennement, les usagers ne sont guère satisfaits, même lorsque les quelques billets de banque arrivent. «Je suis arrivé avant huit heures. La porte est ouverte. Information: pas d’argent », fulminera cet enseignant venu retirer de l’argent. A quatorze heures, une autre file d’attente commence à se former devant le portail sous une température assommante de plus de 45° à l’ombre. Les commentaires vont bon train.
«A Draâ Ben Khedda, la poste ne ferme pas à midi. Et puis, elle ouvre de huit jusqu’à dix-huit heures. Ce n’est pas normal, qu’une agence comme celle-ci ne bénéficie du même statut. Pourtant, elle est plus importante, quand on sait qu’elle est située au carrefour de trois wilayas. Il y a des automobilistes qui transitent par cette ville pour aller à l’Est du pays et il y a aussi les camionneurs de toute la wilaya qui reviennent de Bouira et d’Aomar», racontera un usager qui attendait comme les autres. Enfin, le portail s’ouvre.
C’est le même topo: pas d’argent. Alors que le distributeur de billets de banque est déjà en dérangement. La foule se disperse et chacun prend sa destination. Certains se déplacent jusqu’à Kadiria du côté de Bouira, tandis que d’autres prennent les fourgons vers Boghni. Selon une source proche de cette agence, il a été demandé aux responsables d’Algérie-poste de mettre ce bureau sous le fonctionnement IBP (guichet unique) car, même si l’argent était disponible, seuls deux employés sont désignés pour accomplir cette tâche, mais cette demande est tombée dans les oreilles d’un sourd.
«Il faudrait que ce bureau de poste soit considéré par la tutelle comme ceux des grandes daïras. Et puis, je vous dirais, qu’il est l’un des plus important après la recette principale du chef-lieu de wilaya», nous confiera un ancien fonctionnaire de cette poste en retraite. D’autre part, selon une autre source anonyme, nous avons appris, que la plupart des jeunes qui y travaillent sont recrutés dans le cadre du pré emploi.
Nombreux sont ceux qui sont partis en retraite, mais qui ne sont pas remplacés par des fonctionnaires stagiaires ou titulaires. «Nous avons adressé un courrier, même au ministère de la Poste et des nouvelles technologies en 2012, signé par pas moins de dix associations au sujet du fonctionnement aléatoire de ce bureau. Aucune réponse à ce propos. N’est-ce pas un entretien délibéré du statu quo de la part de ceux censés améliorer son fonctionnement?», nous interrogera un signataire dudit document.
Cela étant, au rythme avec lequel fonctionne cette poste, dans quelques années, il sera moins fréquenté par les usagers qui vont même jusqu’à retirer leur argent dans les bureaux de poste ruraux.
Amar Ouramdane