Des retraités de l’Éducation nationale menacés d’expulsion

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Des retraités de l’Éducation nationale sont menacés d’expulsion des logements d’astreinte qui leur ont été accordés lors de l’exercice de leurs fonctions respectives. Des huissiers de justice, accompagnés d’éléments de la force publique ont été mandatés pour sommer certains retraités des lycées El-Houria et Ighil-Ouazoug de libérer les logements qu’ils occupent sous huitaine.

Cette menace pèse aussi, douloureusement, sur tous les retraités de l’éducation de la wilaya occupant des logements d’astreinte dans d’autres établissements. Bien que de nombreux textes réglementaires et notamment, l’article 23 du décret 98/42 du 1er février 1998, stipulent que «l’occupant d’un logement du patrimoine public ne doit le libérer que s’il est attributaire d’un logement social.» Or, l’immense majorité des retraités de l’Education nationale qui occupent ces logements, n’ont jamais, au cours de leur vie, obtenu le moindre logement social. Leurs nombreuses demandes de logements ont toujours été refusées au motif qu’ils sont déjà logés dans les établissements.

À leur mise à la retraite, c’est-à-dire au moment où ils ne peuvent plus prétendre à rien, ni à un crédit bancaire pour l’acquisition d’un logement à cause de leur âge avancé ni à un logement social, vu que leurs salaires dépassent tout de même la barre fatidique des 24 000 DA par mois, l’administration scolaire, pour laquelle ils ont sacrifié le plus clair de leur vie, les menace de les jeter à la rue avec leurs familles.

N’y a-t-il vraiment pas d’autres solutions, comme le désistement de ces logements à leur profit ou la réservation, dans chaque commune de la wilaya, d’un quota de logements sociaux à attribuer après enquêtes à ces retraités, qui n’ont jamais bénéficié d’un logement social. Le collectif des retraités de l’éducation, qui vivent sous la menace insupportable d’expulsion de leurs logements de fonction, écrit au directeur de l’Education pour lui demander de «sursoir à l’application des décisions de justice relatives à l’exclusion des retraités occupants des logements d’astreinte», comme il sollicite des responsables locaux, chargés de l’application des textes de, «tenir compte de la situation de chaque retraité en traitant les dossiers au cas par cas.»

De son côté le secrétariat de l’union de wilaya de l’UGTA, après réunion le 9 août 2015 avec le comité de wilaya des retraités, a saisi le wali de Béjaïa pour dénoncer «cette manière de procéder qui consiste à jeter dans la rue des familles qui se sont sacrifiées durant toute une vie à maintenir debout l’école algérienne.» Comme il appelle l’imminence du wali «à intervenir pour geler cette opération d’expulsion et rouvrir le dossier d’assainissement du parc logement et mettre ainsi toute la lumière aux zones d’ombres qui entourent ce fameux dossier.»

B. Mouhoub

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