Même si elle n'est plus pratiquée de manière intense, comme au bon vieux temps, la transhumance, dans la commune d'Aghbalou, est encore de mise.
Cette pratique ancestrale consiste à conduire les troupeaux de cheptels vers la haute montagne, là où il y a de vastes pâturages et de l’eau à gogo, pour la période allant de mai à octobre de chaque année, c’est à dire dans la période qui s’étale après la fonte des neiges et tout juste avant l’enneigement. Durant tout ce temps, les éleveurs élisent domicile dans des cabanes ou des huttes, tout en chargeant les leurs de les approvisionner régulièrement.
Autrement dit, ces éleveurs ne manquent absolument de rien durant ce « camping » prolongé. Dans la commune d’Aghbalou, à l’instar des communes voisines relevant de la wilaya de Bouira comme celle de Saharidj; la transhumance est toujours pratiquée, même si le nombre «d’adeptes» a baissé à en croire un paysan de la région. «Elle existe toujours dans la commune d’Aghbalou notamment dans notre village d’Ivahlal, où quelques éleveurs de bovins montent jusqu’au col de Tirourda et même à Tamgout pour y passer l’été avec leurs troupeaux. Ce n’est qu’à l’arrivée des premiers froids qu’ils redescendent, car les bêtes ne résistent pas aux températures basses.
Et encore, ce ne sont pas les vaches et les bœufs d’importation qui paissent à ces altitudes, mais ce sont des bovins bien de chez nous, lesquels sont robustes et bien adaptés à la haute montagne», explique notre interlocuteur. Ce rituel qui se perd malheureusement, peu à peu, à cause de la modernisation tous azimuts, se trouve maintenu, vaille que vaille, par une poignée d’éleveurs qui perpétuent encore jalousement les coutumes des ancêtres.
A en juger par la désertion des pâturages, regorgeant sur les flancs des pitons dentelés, par les éleveurs d’ovins et de caprins à en croire toujours notre vis-à-vis du village Ivahlal. Beaucoup de bergeries aménagées, il y a des lustres, sont restées désespérément vides dans la montagne. Enfin, quoi qu’il en soit, ce rite millénaire devait tenir tête, encore aux temps modernes par le truchement des éleveurs jaloux de leur culture, lesquels devraient pérenniser cette tradition pour la préserver de l’oubli et de la disparition totale.
Y.Samir