C'est l'un des fleurons de l'agriculture de la commune de Tazmalt. Il s'agit des fermes d'Ichikar, situées au Sud du chef-lieu.
Ces vastes terres agricoles, de plusieurs centaines d’hectares, sont délimitées par les chemins de fer au Nord et par l’oued Sahel au Sud. Elles continuent, contre vents et marées, à produire les meilleures cultures de la région, même si l’activité y a beaucoup reculé comparativement aux décennies antérieures. Nous avons fait, dernièrement, une tournée dans ces immenses vergers, malheureusement, il se trouve que beaucoup de terrains sont laissés en friches et inexploités.
Quelques serres de tomates, quelques cultures maraîchères se sont déclinées au terme de notre virée, dénotant de la désuétude qui touche ces fermes. Des arbres fruitiers, comme les grenadiers, les mandariniers, les orangers, les oliviers, les figuiers et les néfliers, pour ne citer que ceux-ci, occupent de larges surfaces de ces terres hautement fertiles. La piste, qui coupe en deux rives ces fermes, communique entre les chefs-lieux communaux de Tazmalt et Boudjellil sur une distance de 2,5 kms seulement.
Alors que via la RN26, il faut parcourir près de 20 kms pour aller de Boudjellil à Tazmalt et vice-versa! La piste en question, ou à vrai dire, le raccourci est très utilisée par les habitants des deux communes limitrophes que sépare l’oued Sahel, appelé localement Assif Aâbbas. «Ah, si seulement cette piste était réhabilitée, avec la construction d’un pont pour relier Tazmalt et Boudjellil en dix minutes seulement!», regrettent beaucoup de citoyens de part et d’autre ces localités.
La production résiste encore
Néanmoins, beaucoup de camionneurs empruntent ce raccourci en provoquant, à chaque fois, le soulèvement d’un écran épais de poussière, qui s’en va « mourir » sur les arbres fruitiers en les polluants. En aval, il y a des sablières qui fonctionnent encore sur les berges de l’oued Sahel, lesquelles provoquent aussi de la poussière! Cependant, il faut reconnaître que ces fermes ont perdu de leur vigueur. Le travail de la terre recule, dans ces contrées à pas de géant. Les nouvelles générations préfèrent gaspiller les terres de leurs ancêtres, chèrement acquises, en les « bétonnant », car il y a des habitations et des villas qui poussent à tout bout de champs en grignotant, à chaque fois, des terres hautement fertiles. Nonobstant cela, quelques maraîchers des fermes d’Ichikar continuent, vaille que vaille, à produire des légumes et des fruits succulents, qui finissent sur les étals du marché hebdomadaire de Tazmalt et des autres marchés avoisinants.
Ce n’est pas seulement cela, il existe aussi plusieurs unités avicoles produisant les poulets et les œufs. L’activité agricole à Ichikar est variée, il y a également l’élevage des cheptels ovin et bovin lequel réussi bien dans ces fermes appartenant à ces dignes prolétaires. Ichikar, la façade rurale de la ville de Tazmalt, est riche en ressources hydriques, avec une nappe phréatique considérable, à en juger par le nombre important de forages et de puits qui y sont aménagés. L’eau ne manque pas, même durant l’été ! L’on peut entendre le vrombissement saccadé des pompes, qui font gicler l’eau des puits en la versant dans de multiples rigoles, qui s’en vont irriguer les cultures. C’est un véritable paradis!
Syphax Y.

