Les détritus gagnent du terrain

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Si on est amené à déambuler le long des différentes localités de la wilaya de Béjaïa, le plus frappant pour le simple quidam c’est l’insalubrité régnant en maître.

Les citoyens infligent une claque déroutante à dame nature, agressée à tous les niveaux et sans concession. Pratiquement, aucune localité n’est épargnée par l’invasion des déchets de tout genre, notamment les canettes de bières et autres bouteilles en plastique. Les abords des routes nationales et communales sont submergés par ce type de déchets qui n’en finit pas de faire parler de lui. Rien que pour la daïra de Chemini, les routes menant vers le chef-lieu de daïra témoignent d’un incivisme criant. L’absence d’entretien des avaloirs et des caniveaux saute aux yeux. Érigés dans l’objectif de drainer les eaux de pluie tout en éludant le débordement sur les routes, les avaloirs sont relégués au rang de dépotoirs à ciel ouvert. Le hic est que les propriétaires de certaines maisons bâties en bordure de route ont carrément remblayé une partie des rigoles afin de se frayer un passage vers leurs habitations. Les aides consenties dans le cadre du FONAL (fonds national d’aide au logement rural) ont connu un boom ces dernières années, mais cette construction effrénée n’est pas sans conséquence sur le cadre de vie des villageois. Et pour cause, bon nombre du réseau routier se trouve débordé par les multiples matériaux de construction longeant le long des voies. Les bas-côtés des chaussées sont devenus des réceptacles d’immondices et d’ordures. Canettes de bières, bouteilles en plastique et en verre, pneus usés… autant de déchets qui n’ont pas leurs places dans ces fossés, censés servir à canaliser les eaux de pluie. L’approche de la saison des crues pourra mettre à nu l’amateurisme et le laisser-aller des autorités locales, qui ne mettent pas les bouchées doubles pour éradiques ces détritus. La politique de bidonnage affichée par des élus locaux semble être dépassée par les événements, car le citoyen attend davantage de prise en charge de son cadre de vie, de facto, ce dernier doit mettre aussi la main à la pâte afin d’embellir un tant soit peu son environnement, qui ne cesse de se dégrader au fil du temps. Sinon, comment expliquer la dégradation tous azimuts de l’environnement dans cette partie de l’Algérie ? Le pullulement des déchets et ordures ménagères dans chaque coin de rue, et même les petites bourgades nichées sur les hauteurs de la vallée de la Soummam subissent de plein fouet l’invasion des immondices.

Bachir Djaider

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