«Multiplier les séjours pour nos enfants d’émigrés»

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Rencontré en marge d’une réunion de travail à l’occasion de la clôture du séjour de la délégation de jeunes émigrés venus de différents pays, à savoir la France, l’Allemagne, l’Egypte, le Canada, la Mauritanie, la Suisse, le Burkina-Faso, la Tunisie, le Sénégal et le Maroc, le chef du service jeunesse a bien voulu répondre à nos questions relatives à cette initiative.

La Dépêche de Kabylie : Plus de 70 jeunes émigrés viennent de passer leurs vacances à Béjaïa, est-ce le début d’une nouvelle ère ou une simple stratégie pour amadouer nos compatriotes à revenir au bercail et …investir ?

Lemnouer Boubker : L’Algérien vivant par nécessité en terre étrangère n’est désormais omis dans aucun plan de développement économique ou aucune entreprise de culturation que ce soit. C’est l’inévitable insertion morale qui s’opère. Sommairement, la stratégie du retour au pays doit se traduire par une série d’actions essentielles pour le développement national, à travers d’abord la réinsertion qui doit être inscrite à toutes les perspectives économiques de grande, moyenne ou petite envergures, retenir sur le plan social la place des émigrés dans les programmes sociaux (habitas, scolarité… ) et enfin la réintégration culturelle qui s’avère être finalement la plus délicate à mettre en pratique.

Et si on revient un peu sur la situation de nos jeunes émigrés, quelle lecture pouvez-vous faire sur leur avenir par rapport à l’Algérie ?

Vous savez, la jeunesse émigrée en exil momentané fait partie intégrante de la population algérienne. Elle est inéluctablement associée aux diverses tâches d’édification et de ce fait sensibilisées aux réalités nationales. Sur ce, il est plus que recommandé de programmer les cadres nécessaires à la promotion culturelle de notre population émigrée sans lésiner sur les efforts, et préconiser les mesures d’appoint afin de maintenir nos jeunes dans un contexte national et édifier le lien indélébile entre le pays d’accueil et le pays d’origine avec l’augmentation des manifestations culturelles, des excursions, des voyages organisés, des échanges et autres…

Simple comparaison avec le pays d’accueil, où peut-on situer les choses ?

L’affaire n’est pas mince, il s’agit d’engager un combat à armes égales ; opposer nos valeurs et notre culture à une adversité puissante et organisée. A cette atmosphère où les grands leitmotivs sont déterminés pour la promotion de notre culture et l’imprégnation des réalités nationales, doit se greffer un mode d’organisation des activités de jeunes qui doit être assuré par un idéal canal d’information. Il est plus qu’impératif de multiplier les séjours pour nos enfants d’émigrés pour favoriser les contacts directs avec les réalités de notre pays et prévoir une stratégie fiable pour un meilleur avenir à la hauteur de garantir les objectifs socioéconomiques. Il faut tout bonnement joindre l’action au verbe et défendre les acquis par la théorie et la pratique.

Pour conclure..

Il faut un contrat qui cimente définitivement l’unité de notre jeunesse où qu’elle soit (ici ou ailleurs) pour qu’elle puisse assumer convenablement son rôle dans l’édification du pays. Dans le cas contraire, ce ne seront que des révolutionnaires du verbe au détriment de l’avenir d’une nation qui a opté pour des choix stratégiques à travers une politique d’union nationale sans exclusion.

Entretien réalisé par Rabah Zerrouk

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