Fin du plus grand vol d’art d’Autriche

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La photo d’un homme souriant qui avait volé un trésor de la Renaissance pour narguer les services de sécurité d’un musée, trônait lundi dans les journaux autrichiens, deux jours après la restitution de la fameuse statue.Le voleur, Robert Mang, âgé de 50 ans, avait gardé sous son lit « La Saliera », une pièce d’orfèvrerie d’une valeur de plus de 50 millions d’euros, pendant plus de deux ans après un cambriolage nocturne du musée des Beaux-Arts (Kunsthistorisches Museum, KHM) de Vienne, selon deux quotidiens.La disparition de La Saliera, ou Salière, que le sculpteur florentin Benvenuto Cellini (1500-1571) avait réalisée pour le roi de France François 1er, représentait le 5e plus important vol d’objet d’art de ces dernières années dans le monde, selon une liste du FBI.En fait, Mang était un expert en système d’alarme qui avait voulu démontrer que la statuette, qu’il venait de voir lors d’une visite guidée, était mal sécurisée au musée, ont indiqué les enquêteurs dimanche.Apercevant l’échaffaudage placé pour le ravalement du musée, dans la nuit du 11 au 12 mai 2003, et un peu éméché selon la police, il avait voulu tester le système et a fait effraction en coupant une vitre du premier étage.Le vol ne fut découvert par des femmes de ménage qu’en début de matinée, car les gardiens, croyant à une fausse alerte, n’avaient pas pris au sérieux le déclenchement de l’alarme. »L’alarme s’est bien déclenchée mais en connaisseur, il avait eu de toute façon assez de temps pour déguerpir », a déclaré le chef de la police Ernst Geiger, en estimant qu' »au delà de perspectives financières, il avait été mu par l’aventure ». D’après les médias, le cambrioleur devrait bénéficier de circonstances atténuantes à son futur procès car il s’est rendu aux policiers, les a conduit sur le lieu du recel, et La Salière a été rendue intacte avec juste une égratignure.Elle a été retrouvée samedi dans une caisse enfouie dans une forêt au nord-ouest de Vienne, après la reddition du suspect.Robert Mang qui s’était amusé en novembre dernier à alerter les policiers viennois par SMS (texto), en déclenchant un vrai « jeu de piste » dans Vienne, a en fait été trahi par sa carte SIM de son portable bien que le magasin ne lui ait pas réclamé de pièce d’identité: la boutique de téléphone était en fait placée sous surveillance vidéo après plusieurs vols et disposait de son portrait sur une bande. La photo a ensuite été diffusée dans la presse vendredi et samedi, ce qui a provoqué sa reddition. Le voleur avait entre-temps réclamé dix millions d’euros pour rendre « La Saliera » après avoir fait parvenir un morceau de la célèbre statuette d’or, le trident amovible de Neptune, aux enquêteurs.

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