Les chauffeurs de taxis en colère

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Excédés par la concurrence déloyale que leur livrent quotidiennement les taxis clandestins, les chauffeurs réguliers, c’est-à-dire ceux qui disposent d’une carte d’exploitation de taxi, ont organisé dans la journée d’hier, une action de protestation pour crier haut et fort leur indignation ainsi que le préjudice financier que leur causent leurs collègues ennemis, les fraudeurs. L’action des taxieurs réguliers a consisté en l’organisation d’un immense cortège de voitures jaunes qui ont sillonné dans la matinée d’hier, certaines grandes artères de la ville de Béjaïa. «Ces taxis clandestins, ou les fraudeurs comme les appelle-t-on, nous causent beaucoup de torts», explique Madjid, exploitant d’une licence de taxi accordée à sa tante, veuve de Chahid. Et d’ajouter : «D’abord, ils nous raflent la majorité des clients puisque, eux, qui sont soi-disant clandestins et fraudeurs, choisissent de s’installer au vu et au su de tous, dans les carrefours les plus fréquentés de la ville, alors que les stations que l’on nous désigne sont toujours situées dans des rues où ne passe que très peu de monde. Ensuite, ces fraudeurs qui ne paient ni impôts, ni licence de taxi, ni Casnos, peuvent se permettre de baisser les prix pour attirer plus de clients. Et puis souvent, contrairement à nous pour qui cette activité constitue l’unique gagne-pain, ces clandestins, à part quelques chômeurs qui n’ont que leurs voitures pour faire vivre leurs familles, ont tous une autre rente, un salaire payé par une entreprise ou une administration». Lors du rassemblement organisé devant le siège de la mairie, l’un des syndicalistes dira à la presse qu’ils ont été obligés d’investir la rue pour faire entendre leurs revendications, dont des stations dignes de ce nom. Selon celui-ci, la commune de Béjaïa compte, à elle seule, 280 chauffeurs de taxis pour plus de 1 600 clandestins.

B. Mouhoub

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