Le cas et les déboires de M. Amhis Djilali et son épouse qui ont été relatés dans ce même quotidien et qui ont par la suite fait «le buzz» sur internet, sont loin d’être des cas isolés. Au niveau des hôpitaux de M’Chedallah, Bouira, Lakhdaria, ou ailleurs, les conditions de prise en charge des malades ou bien de leurs accompagnateurs laissent souvent à désirer. Au niveau de l’hôpital de M’Chedallah et plus précisément au niveau du pavillon des urgences ou celui de la maternité qui sont les services les plus névralgiques qui fonctionnent H24 et sollicités de jours comme de nuit, l’anarchie et la désorganisation sont les maîtres mots. En effet, il ne se passe pas un jour sans que le personnel de cette institution de la santé et les accompagnateurs des malades, qui arrivent souvent dans un état d’affolement et de panique extrême, ne se chamaillent. Dans des cas d’accidents de circulation ou d’accouchement difficiles, l’accompagnateur «s’accroche» à son malade et refuse de s’éloigner de lui, ce qui est tout à fait compréhensible. Ceci étant, ce comportement instinctif gêne considérablement le travail des médecins et infirmiers qui sont contraints de se frayer un espace autour du malade en se faufilant entre ces accompagnateurs, d’autant plus que dans les cas d’accidents, c’est toute la famille qui rapplique à l’hôpital dans un état d’extrême angoisse et de choc, pour les plus fragiles sur le plan psychologique. Dans cette situation, rien ni personne ne peut les arrêter d’aller au chevet du malade en bousculant tous ceux qui se retrouvent sur le passage. Et c’est là que peuvent survenir des incidents plus au moins graves. Des actes de violence comme des coups de poing dans les vitres, des coups de pieds sur les portes et parfois des bagarres générales. Il nous a été donné de constater, à plusieurs reprises, ce genre de scènes qui créent une certaine panique parmi le personnel médical, notamment féminin. Il arrive aussi souvent que c’est à partir d’un mot déplacé d’un agent de sécurité ou d’un infirmier que la situation dégénère. Au niveau du pavillon des urgences de l’EPH de M’Chedallah, toutes les tentatives des responsables d’y mettre de l’ordre échouèrent, comme celle d’interdire l’accès aux accompagnateurs à l’intérieur du service. Rien à faire ! Les proches des malades ne l’entendent pas de cette oreille et font fi de ce règlement. Les agents de sécurité se retrouvent parfois en difficulté. Soit ils se font insulter et violentés par les accompagnateurs, soit sanctionnés par les responsables quand ils les laissent faire. Et certains d’entre eux font preuve, il faut bien le dire, d’un excès de zèle des plus regrettables. Même l’affectation de deux policiers en permanence aux urgences n’a apporté aucune amélioration. Accrochages verbaux, bagarres, agressions et panique sont le lot quotidien de ce pavillon. Il y a lieu de souligner que ce service des urgences est une aile de l’ancien centre de santé qu’il partage avec l’EPSP, lequel a réhabilité l’autre partie en polyclinique qui subit la même affluence des malades et accompagnateurs. Les responsables de l’EPSP ont mis en place en même temps que l’EPH, un service de tri de malades. Ces derniers se retrouvent bien souvent ballotés entre ces deux institutions reliées par un couloir «urgence pas urgence», selon «l’humeur» des agents chargés du tri ou des deux médecins de garde de chaque service qui se renvoient les malades. Un autre mobile à l’origine d’incidents violents et de protestations «musclées». Au niveau de la maternité les contraintes se posent autrement, s’agissant d’un service qui accueille uniquement des femmes sur le point d’accoucher ou celles venant pour une consultation. L’accompagnateur se voit en toute logique s’interdire l’accès à l’intérieur, il est refoulé vers le couloir sans que ne soit pris en considération son état d’extrême angoisse, notamment pour les nouveaux pères «contaminés» par la fébrilité qui s’empare de leurs épouses, dont la plupart sont prises de panique notamment quand il s’agit de leur premier accouchement. Il arrive aussi bien souvent qu’au niveau de ce service, le personnel qualifié pour la prise en charge des parturientes ne soit pas disponible. Dans ce cas de figure, c’est l’orientation automatique vers d’autres hôpitaux, dont le plus proche est distant de 50 kms, et où l’on est confronté à une longue attente qui finit par faire perdre patience à l’accompagnateur, terriblement angoissé qui se retrouve livré à lui-même dans une indifférence totale qu’affiche envers lui le personnel. Une indifférence qu’il interprète comme du mépris à son égard et à l’encontre de sa malade, d’où des débordements qui finissent toujours mal. Les faits énumérés appellent à une réflexion urgente de la part des gestionnaires de ce secteur pour la prise en charge de l’accompagnateur, d’autant plus qu’il y règne un palpable manque de confiance avec appréhensions et des procès d’intervention à l’égard des institutions de santé sachant que ces incidents ne sont pas uniquement propres à l’hôpital de M’Chedallah, mais partout au niveau des institutions de santé. Donc, une prise en charge de l’accompagnateur du malade est plus d’indispensable pour éviter bien des problèmes.
Oulaid Soualah
