Quand la main d’œuvre fait défaut

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Dans le cadre du programme Blanche Algérie, la commune de Bechloul a lancé un appel à l’endroit des jeunes chômeurs de sa localité pour lancer une opération de nettoyage du chef-lieu communal. À différents endroits du centre urbain, des affiches ont été placardées appelant les jeunes chômeurs âgés de moins de quarante ans et en quête d’un emploi temporaire à se rapprocher du service de l’action sociale de la commune pour s’inscrire à cette opération accordée par la DAS (Direction de l’Action Sociale) de la wilaya. En tout, l’opération en question nécessite, selon les informations recueilles auprès du service concerné la mobilisation de sept agents et comme le stipule la réglementation en vigueur, un tâcheron a été désigné par la DAS et n’attend que la disponibilité d’une main d’œuvre au sein de la localité pour engager son chantier. Cependant, le manque flagrant de postulants fait que le projet traîne encore et n’arrive surtout pas à démarrer. Un désintéressement se fait sentir à ce genre d’activités et les raisons exactes demeurent méconnues. «Cet appel ne nous intéresse pas puisqu’il s’agit d’un emploi temporaire. Nous voulons des postes stables avec un salaire plus ou moins acceptable qui nous permettra d’accéder à un niveau de vie décent», notent certains jeunes de la localité. Du côté des responsables, l’on précise que «ces derniers souhaitent être embauchés en qualité de chauffeurs ou agents de sécurité. Quant aux emplois dont dispose notre commune, à l’image de cette opération de blanche Algérie, la main d’œuvre fait vraiment défaut, et nous n’arrivons même pas à réunir sept demandes pour lancer le projet de nettoyage». Et à ces jeunes de préciser : «comme la rémunération est arrêtée au niveau du salaire minimum garanti, nous ne voyons pas l’utilité de prendre les balais et nettoyer toutes les artères de la commune, alors que d’autres jeunes bénéficient d’exploits estimés à plusieurs millions de centimes». Du côté des services communaux, la réaction de cette frange juvénile est à la fois compréhensible et un peu exagérée. Certes, le salaire et la durée du projet demeurent des facteurs qui ne les encouragent pas à postuler ou afficher une certaine volonté de travailler, mais de l’autre côté ils ne disposent pas de titres à même de les recruter sur des postes plus rentables. C’est ce qui nous a été affirmé d’ailleurs par ces responsables qui affirment que «la majorité de ces jeunes chômeurs dans cette même localité des jeunes demandeurs d’emploi, ont barricadé à deux reprises la voie ferrée à l’aide de troncs d’arbres et autres objets en paralysant durant toute la journée le trafic ferroviaire, pour demander des postes d’emploi d’agents de garde du passage à niveau dont le nombre est limité à cinq employeurs. Ces jeunes manifestants ont exigé des responsables concernés d’annuler la liste établie et d’y incorporer d’autres noms.

S. M.

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