Le tissu urbain de la commune de Chorfa s’étend à une vitesse effrénée avec l’émergence de nouvelles habitations un peu partout sur son territoire. Si l’urbanisation tous azimuts n’est pas rationalisée, l’on ne sera pas loin de la saturation du périmètre urbain. Et dans toute cette situation «kafkaïenne», ce sont bien évidemment les terres agricoles, d’une excellente qualité de surcroît, qui font les frais de cette donne. La vaste et verdoyante plaine d’Arafou, qui s’étend des environs de Toughza jusqu’aux frontières administratives avec la commune de M’Chedallah, connaît une avancée inquiétante du béton, lequel agit comme un rouleau compresseur «bétonnant» sur son passage des lopins de terre agricoles à une vitesse inquiétante. Cela a engendré le déracinement de centaines d’oliviers plusieurs fois centenaires et autres arbres, enlaidissant et amochant du coup des lieux qui étaient, il y a moins de trois décennies, paradisiaques et verdoyants toute l’année. Les premiers propriétaires se souviennent encore de la plaine que le verger oléicole et toutes sortes d’arbres fruitiers, comme les néfliers, les pruniers, les pêchers, cela en sus des maraîchages, ornaient. Cependant, depuis la mise en vente des parcelles agricoles, opérée depuis le début des années 1990, cette plaine a été déviée de sa vocation initiale pour servir de terrains à bâtir où des villas et autres habitations ont poussé comme des champignons. Par ailleurs, il y a lieu de soulever le problème lié à la rareté des poches foncières dans cette municipalité à vocation agropastorale. Les autorités locales sont aux prises avec ce lancinant problème, et des projets, tels que la réalisation de logements sociaux, sont actuellement en suspens. Pour dénicher un terrain, l’APC doit débourser des sommes faramineuses, d’autant que la majorité des terres dans cette commune relève du domaine privé. La seule solution c’est de récupérer les assiettes de certaines bâtisses relevant du domaine de l’État pour le lancement de projets structurants.
Y. S.