désarroi des oléiculteurs

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Pour la seconde année consécutive, les oléiculteurs de la partie haute de M’Kira lèvent la tête, inlassablement, pour regarder leurs oliviers devenus «stériles». «Pratiquement, tous les villageois n’ont aucune autre ressource et ces oliviers séculaires, lesquels nous fournissent de l’huile sont leur seule richesse, mais, cela fait maintenant deux années, que nous n’avons aucune goutte d’huile, ce qui nous oblige à en acheter, malgré son coût s’élevant à six-cent dinars le litre», nous confient plusieurs citoyens des villages de Bouhadj et Tighilt-Oukerrouche. Venu à notre rencontre, ami Kaci, un septuagénaire, ne cache pas son désarroi, lui, qui arrivait facilement à récolter pas moins de deux fûts qu’il appelle «barils», contenant deux-cent litres chacun soit un total de quatre-cent litres d’une huile de grande qualité lors de ses précédentes compagnes, il déclare, «pour vous dire toute la vérité quand j’étais jeune, ce que je détestais le plus, c’était d’aller ramasser les olives surtout lorsqu’il faisait froid, alors que depuis la mort de mon père, je m’occupe amoureusement de mes oliviers, et au moment de la cueillette des olives, je voudrai que les journées ne se terminent pas». Et d’enchainer sur la situation du parc oléicole à M’Kira, «Il faut se rendre à l’évidence qu’à M’Kira, tous les oliviers sont plus que centenaires et qu’ils ne bénéficient d’aucun entretien si ce n’est qu’au début des années soixante-dix où l’état a initié une opération de régénération. Mais depuis, les villageois n’entretiennent plus leurs arbres, pis encore, beaucoup de familles les confient à d’autres pour le ramassage des fruits sans qu’elles n’exigent que ces dernières s’occupent de leur taille», affirme Ami Kaci qui se rappelle toujours de ces sept années de disette où il n’y avait aucun fruit sur les oliviers. «Nous avons traversé une période de sept années, comme celle décrite dans le saint Coran avec le prophète Youssef, où l’Egypte des pharaons a été frappé de sept années de sécheresse. Mais nous à cette époque, nous avions de l’huile sur les étals des commerces qui ne coûtait presque rien et les gens n’avaient donc aucun souci à se faire d’autant plus qu’il valait mieux ne pas perdre son temps à aller ramasser ses olives», se souvient notre septuagénaire, dont le seul vœu est de voir toutes les branches des oliviers ployer sous le poids des colliers de leurs fruits.

Essaid Mouas

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