La direction de l’artisanat et des métiers de Tizi-Ouzou prévoit une formation dédiée aux bijoutiers de la wilaya, à compter de septembre prochain. L’apprentissage de nouvelles techniques de travail «accéléré» est le but recherché par la direction qui voit en cette solution une manière de revoir un tant soit peu, à la baisse, les prix trop élevés du bijou traditionnel. Le directeur de la chambre de l’artisanat et des métiers à Tizi-Ouzou, Abdelkrim Berki, tout en affirmant que les prix des bijoux sont élevés et pas accessibles à tous les clients, soutient que le temps passé dans la confection de ces derniers est l’une des raisons pour laquelle le produit fini est si cher. Selon le directeur, rencontré hier au salon national du bijou traditionnel, «l’artisan passe plusieurs jours sur la confection de l’un des ses modèles, et ne peut, par conséquent, le vendre à moindre prix». La formation en question est prévue, explique le directeur, à compter du 15 septembre prochain. Pour une durée d’une quinzaine de jours, «les bijoutiers vont apprendre de nouvelles techniques de travail qui vont leur permettre de passer moins de temps dans la confection des bijoux. Chose qui influera automatiquement sur le prix affiché à la vente», dira-t-il. Mais pour le moment, les bijoux en argent sont affichés à des prix exorbitants concurrençant facilement ceux des ornements en or. Un constat d’ailleurs partagé par nombre de visiteurs venus, hier, profiter de la dernière journée du salon, ouvert, pour rappel, au public depuis le 25 août dernier. Le directeur de la chambre de l’artisanat et des métiers reviendra aussi sur la cherté de la matière première que les artisans ont du mal à se procurer. Il s’agit en l’occurrence de l’argent, mais à un degré beaucoup plus élevé du corail. Dans ce sillage, Bekri revient sur les rencontres marathoniennes que le ministre de tutelle a tenues avec les autres ministères concernés, dont celui de la Pêche et des ressources halieutiques. Elles ont pu aboutir «à la décision de réserver 12 tonnes de corail pêché aux artisans», dira la même source qui ajoute : «Actuellement, et après la parution du décret concernant cette disposition dans le journal officiel, nous n’attendons que les textes d’applications».
Favoriser les artisans dans l’attribution des locaux commerciaux
Cela suffira-t-il pour revoir à la baisse le prix des bijoux en argent ? Il faudra attendra pour le savoir. Autres mesures prises pour encourager les artisans dans différentes activités, l’accessibilité aux locaux réalisés dans le cadre du programme présidentielle des cent locaux commerciaux par commune. Jusqu’à présent, le directeur parle de 1 715 artisans ayant bénéficié de ces locaux aux quatre coins de la wilaya. Néanmoins «la demande reste élevée et les artisans continuent de réclamer un lieu pour pouvoir commercialiser leurs produits finis». C’est pour cette raison d’ailleurs, souligne Abdelkrime Berki, «que nous allons faire en sorte d’appliquer les instructions du ministre lors de sa dernière visite dans la région». Amar Ghoul, ministre de l’Aménagement du territoire du Tourisme et de l’Artisanat, avait instruit de favoriser les artisans voulant bénéficier de locaux, et ce, même en dehors de la wilaya. La 3ème édition du Salon national des bijoux traditionnels, clôturée hier soir, a semble-t-il rencontré la satisfaction des visiteurs. Même si la majorité semblait être quelque peu réticente à trop dépenser. La placette de l’olivier, sise en face de l’ancienne gare routière, ne désemplissait cependant pas, notamment en soirée, étant donné que les expositions étaient ouvertes de 9h à 22h. Le directeur de la chambre de l’artisanat et des métiers assure qu’ils étaient entre 6 mille et 7 mille visiteurs, issus de la wilaya et de celles limitrophes, à s’être rendus sur les lieux afin de découvrir le Salon. Les 59 exposants participants, venus d’une quinzaine de wilayas, «sont aussi satisfaits, puisqu’ils ont pu commercialiser certains de leurs produits. C’est d’ailleurs un encouragement pour eux», dira le responsable.
Tassadit Ch.
