Le projet de la pénétrante autoroutière Ahnif-Béjaïa n’en finit décidément pas de faire réagir les riverains et de provoquer des mouvements de protestations sur son passage, depuis le lancement des travaux en 2014. En effet, et après que les villageois d’Ath Vouali aient bloqué le chantier de l’entreprise chinoise qui intervient sur le tronçon Ath Vouali-Beni-Mansour, pour exiger l’aménagement d’un pont aérien d’accès au lieudit «Tihemamine» jugeant que les dimensions de 4X4m des «dallos» sont insuffisantes et qui ont fini par avoir gain de cause, c’est au tour de ceux de Taourirt de monter au créneau. Pourquoi ? Et bien, pour exiger à ce qu’un pont identique soit réalisé au quartier «Ouzwaghen» en périphérie du chef-lieu de commune. Un quartier qui enregistre son plein essor sur le volet construction, avec environ 50 logements acquis dans le programme de l’auto-construction qui sont construits et occupés, en plus de plusieurs autres constructions privées, soit livrées soit en cour de réalisation. Les mêmes contraintes, des dimensions insuffisantes des deux « dallos » d’accès à ce quartier qui est une extension du chef-lieu de commune, se posent en ces lieux et ont fait réagir les citoyens qui ont procédé une première fois, au blocage du chantier durant une journée en guise d’avertissement, le même jour que ceux d’Ath Vouali (voir notre article du 17 08/2015). Ces protestations reviennent à la charge à travers des pétitions qui comportent plusieurs dizaines de signatures et exigent une réponse du maitre de l’ouvrage, l’agence nationale des autoroutes (ANA) en l’occurrence, sous huitaine, sans quoi ils menacent de passer carrément à l’empêchement des travaux. Les citoyens s’inquiètent du fait que ces » dallos » d’accès réalisés en souterrain ne permettent pas le passage aux engins agricoles ou les véhicules poids lourds chargés, d’autant plus que l’aménagement d’une piste d’accès au projet du réservoir d’AEP en cour de réalisation a servi en parallèle d’ouvrage de mise en valeur des terrains situés de l’autre côté de l’autoroute et que grâce à cette piste, les citoyens ont repris le travail de la terre comme en témoignent les nouvelles oliveraies à perte de vue et autres vergers de plusieurs espèces d’arboriculture récemment plantées. À notre question de savoir si une enquête commode-incommode a été effectuée avant le lancement des travaux de cet important ouvrage de la pénétrante autoroutière, le groupe de citoyens qui nous ont accueillis sur les lieux affirment, qu’elle n’a pas été suffisamment diffusée pour ne pas dire qu’elle a été expédiée à la va-vite comme une simple formalité la plupart d’entre eux affirment ne pas être au courant de cette enquête. Les mêmes citoyens soulèvent aussi la contrainte du passage des réseaux d’utilité publique telle que l’AEP, l’assainissement, le gaz de ville et la fibre optique, et exigent à ce que des fourreaux et gains, par où passeront ces ouvrages d’utilité publique, soient posés avant le revêtement de ce tronçon en bitume, sachant que l’espace situé au-delà de l’ouvrage sert déjà pour l’extension du chef-lieu de commune mais non encore viabilisé d’où l’incontournable nécessité de la pose de ces fourreaux et la réalisation d’un pont aérien sans lesquels le travaux seront bloqués sur ce tronçon de quelques 02 kms. Il convient de souligner que, la farouche détermination, affichée par ces citoyens à aller jusqu’au bout de leur menace de bloquer les travaux sur ce projet de la pénétrante, l’un des plus important de toute la Kabylie avec son itinéraire qui approche les 120 kms, appelle à une urgente intervention des autorités pour exiger du maitre de l’ouvrage à répondre favorablement aux exigences de la population de cette commune, l’une des plus défavorisées de la wilaya de Bouira sur le volet du développement.
Oulaid Soualah