L’avant dernier village de haute montagne, Ath Illiten niché sur le flanc Ouest du Yemma Khedidja, qui culmine à quelques 1 200 m d’altitude, subit, de plein fouet, des agressions climatiques exceptionnellement violentes sur ces hauteurs avec d’effroyables retombées qui s’aggravent au fil du temps, faute de prise en charge.
Un village qui abrite quelques 4 000 âmes et où l’état d’abandon et la défaillance dans la gestion de la totalité des ouvrages d’utilité publique sont remarquables. Il suffit d’une simple randonnée à l’intérieur du quartier pour que le visiteur constate cet état de fait. En effet, le premier point noir qui nous a accueilli lors de notre déplacement sur les lieux, avant-hier, fut l’état de délabrement de l’unique route qui le relie à la RN30, longue d’environ 03 km complètement dégradée, parsemée d’obstacles constitués d’écoulements de boue, chutes de rochers qui occupent une partie de la chaussée en plusieurs endroits ajoutés aux fossés de drainage des eaux pluviales complètement obstrués depuis des années. Faute d’entretien et de nettoyage, comme l’attestent les arbustes et autres buissons qui ont poussé à l’intérieur même de cet ouvrage. Sur le tronçons non obstrué à l’entrée du village, c’est un affaissement de la moitié de la chaussée sur environ 80m suite à un glissement du terrain qui est survenu durant le mois de février passé et qui a, depuis, pris de l’ampleur au point où elle s’est retrouvée fermée aux poids lourds à l’heure actuelle et constitue un réel danger pour le reste des usagers. Le point noir suivant, qui souligne l’état d’abandon de ce village livré à lui-même et à son triste sort, est celui d’une avarie sur un réseau d’égout depuis deux ans, nous apprend-on, et qui met en danger le quartier «ath ahmed» lequel risque de subir, à tout moment, un glissement de terrain, du fait d’être implanté sur une colline abrupte nue sans tissu végétal, ajouté à la qualité du sol constitué de terre meuble copieusement arrosée par l’important débit du liquide nauséabonde qui coule à flot H24 depuis deux longues années, comme l’attestent les dates des requêtes adressées à toutes les autorités et confirmées par les accusés de réception que les résidents de ce quartier exhibent. Un troisième point noir, qui nous laissera perplexe et qui met tout le village en danger, est celui du tuyau de vidange de l’excédant d’eau de captage de la source noire, au niveau du bassin de rétention qui surplombe le village. Un tuyau de diamètre 100m²,; lâché à plein débit depuis une année, affirment les riverains, et dont le violent jet s’est transformé en une véritable foreuse, provoquant un effroyable cratère qui a emporté des parcelles entières de terrains agricoles, composées chacune de dizaines de pieds d’oliviers adultes qui se sont retrouvés racines en l’air au fond d’un ravin qui frôle les 100m de profondeur que l’érosion a provoqué par ce violent rejet d’eau potable, et la forte gravitation du terrain ne cesse d’élargir un cauchemardesque cratère qui s’avance inexorablement vers le village qu’il met en danger. les premières maisons sont à moins de 60 mètres, elles finiront sans aucun doute au fond de ce ravin artificiel créé par une incroyable inconscience et une bêtise purement humaine, un cas sur lequel doivent se pencher en toute urgences les hautes autorités de la wilaya, qui doivent en premier lieu et en toute logique dépêcher une équipe de géologues pour un diagnostic rapide et complet et des mesures à prendre afin d’éviter une perte de temps qui peut s’avérer catastrophique.
Agressions climatiques et défaillance de gestion
Le cas suivant et des plus révoltants est celui des amoncellements d’ordures, faute d’un ramassage régulier, comme nous l’avons constaté de visu au niveau d’un dépotoir répugnant et débordant en plein cœur du village, un ouvrage réalisé en dur en guise d’abris bus surmonté d’une murette autour de la dalle, devenu une sorte de bassin accessible à partir d’un escalier pour les déversements d’ordures ménagères, une inqualifiable aberration qui souligne l’indifférence, affichée à l’encontre de ces malheureux villageois dans toute sa répugnante entendue. Le second dépotoir, aussi répugnant que le premier, est celui du quartier «ath lamara» un effroyable amoncellement de toutes immondices inaccessibles, l’endroit étant un précipice copieusement arrosé par une avarie sur le réseau principal d’assainissement à moins de 10m de la plus importante fontaine naturelle de ce village, aménagée de surcroit et complètement polluée. Cette avarie est survenue depuis plus de 05 ans, nous apprennent le groupe de citoyens qui nous ont accompagnés durant notre tournée à travers un dédale de ruelles non aménagées, avec notamment un éclairage public délabré inopérant, et qui rend tout déplacement dangereux, notamment durant les nuits pluvieuses. Citons enfin un dernier point noir d’actualité qui donne des cauchemars à ces laissés pour comptes qui est une spectaculaire invasion de singes, qui infestent, par plusieurs colonnes d’une centaine de têtes chacune, ce village à cause d’un tissu végétal tant agricole que forestier des plus luxuriants à l’intérieur et autour du village. Abordé le même jour, le maire de saharidj, monsieur IRNATEN Mouloud, nous apprendra qu’une opération de rénovation du réseau d’assainissement a été inscrite et retenue au profit d’ath illithen dans le chapitre des PCD, depuis une année soit en 2014, avec une enveloppe financière de l’ordre de 200 millions de centimes, mais non encore lancée à cause de contraintes techniques et de lourdeurs administratives, comme il dénonce lui-même, le cas de vidange du bassin de rétention et se remet aux hautes autorités en affirmant que le problème le dépasse. Quant au transport de voyageurs vers le chef-lieu de daïra distant de 20km «AKHESSAR IMESDURAR» disait feu MATOUB Lounes, fort heureusement subsistent encore quelques 404 bâchées.
Oulaid Soualah