Une association de Montpellier au chevet de la culture de la figue

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Valoriser la diversité du figuier et augmenter la valeur ajoutée du cultivateur, tels sont les objectifs d’une rencontre entre les membres de l’association des «figueculteurs» de la wilaya de Béjaïa et ceux d’une association implantée à Montpellier en France qui a eu lieu samedi dernier au CSP de Barbacha. Cette rencontre est la énième, depuis 2008, selon Nourdine Boulahouat, président de cette association de Montpellier spécialisée dans la biodiversité échanges et diffusion de l’expérience pour faire apprendre, aux agriculteurs de la figue de nos montagnes, les techniques et les moyens à déployer pour sauver la biodiversité de la figue locale en régression en dépit de la haute qualité de son fruit sur le bassin méditerranéen. Cette association, dont les membres sont des algériens installés en France, veut, à travers cette coopération avec les arboriculteurs des montagnes de la Soummam, créer, en premier lieu, un

partenariat de vulgarisation pour sauver certaines espèces de figuiers en voie de disparition et améliorer aussi les autres espèces pour assurer, par la suite, une haute qualité de figues sèches prêtes à entrer en concurrence avec les produits turcs ou espagnols. «Aujourd’hui, nous sommes venus pour mettre sur rail deux projets. Le premier est la biodiversité nous allons commencer le mois de mars prochain à apporter des boutures de ces espèces de figuiers menacées de disparition pour les distribuer aux «figueculteurs» de certaines communes comme Beni maouche, Barbacha et kendira et bien sûr les assister sur tous les plans. Nous sommes venus, également, apporter une petite aide financière pour la recherche et le recensement sur le terrain des autres espèces vulnérables», indiqua, à cet effet, Boulahouat de l’association BEDE. Ainsi, l’orateur évoqua le travail étroit et la contribution de l’université de Béjaïa qui a envoyé un groupe d’étudiants, lesquels s’occupent d’une recherche sur le terrain et de recensement des variétés en voie de disparition, puis de l’intérêt de leurs fruits dans l’agroalimentaire, pour tenter de les récupérer et les sauvegarder parmi la diversité des figuiers. «Nous avons déjà avec l’apport de ces étudiants, recensé un seul sujet de toute une variété et nous jugeons qu’il est urgent de ramener des boutures pour créer des pépinières et à partir de-là nous allons voir l’intérêt de chaque variété dans l’agroalimentaire, comme la fabrication des jus, de la confiture, du vinaigre en plus de la consommation de la figue sèche comme fruit à grande valeur nutritive». Autrement dit et malgré cette valeur nutritive importante de la figue, il est à noter que sa superficie est en nette régression à comparer avec celle de l’olivier qui gagne de terrain suite aux subventions de l’état au moment où le figuier n’occupe, aujourd’hui, que 30.000 Hectares alors que sa superficie, en 1962, était de 50 000 hectares. La consommation de la figue sèche dans les habitudes des villageois occupe la même place que l’huile d’olive et selon le président de ladite association, cette bonne qualité est reconnue dans l’autre rive de la méditerranée. Il reste à travailler sur la manière de sa commercialisation et de son stockage, surtout, songer à un emballage qui répond aux normes du marketing universel. «Il faut surtout penser à améliorer les conditions de séchage de la figue, voila aussi notre second projet à développer avec nos fellahs d’ici. Il est impératif de faire de cette culture un sujet de développement de l’artisanat et de la micro-entreprise en s’appuyant sur les programmes d’aide nationaux et inciter la femme rurale à cultiver ces figuiers». Outre la coopération de cette association qui tentera par son expérience et ses moyens à donner un autre souffle à la culture de la figue et à sauver certaines variétés en extinction alors qu’elles sont capables de donner un fruit clé à une certaine industrie de l’agroalimentaire. Voila un autre atout à l’effet de donner un coup de starter à l’agriculture des montagnes. Il y’a aussi ce partenariat de la commission européenne avec «les figueculteurs» de la wilaya de Béjaïa, dont les membres sont attendus ce lundi et qui vont mener des rencontres durant 3 jours dans le but de finaliser ce projet de jumelage et d’exporter de la figue sèche vers l’Europe, une autre opportunité pour le développement de l’économie locale, surtout en ces temps de vaches maigres, suite à la chute du prix de l’or noir.

Nadir Touati

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