La leishmaniose sévit toujours

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n La leishmaniose est une zoonose qui, malgré les différents plans de lutte pratiqués à travers le territoire national, continue à faire des ravages. Il existe deux formes de cette terrible maladie transmissible par le phlébotome ou moucheron des sables : la leishmaniose cutanée et la leishmaniose viscérale qui peut s’avérer fatale pour la personne atteinte de cette zoonose. Rien que pour le mois de janvier en cours, pas moins de 8 cas ont été recensés au niveau du secteur sanitaire de Sour El Ghozlane. Il faut souligner qu’en 2005, 131 cas de leishmaniose cutanée et 10 cas de leishmaniose viscérale ont été enregistrés. A M’chedallah, une personne est décédée des suites de cette maladie. Les autres cas se sont déclarés dans les daïras limitrophes de la wilaya de M’sila, et plus précisément à Bordj Okhriss et Sour El Ghozlane. Ces régions, à elles seules, répertorient 70% des cas de leishmaniose qui se sont déclarés dans la wilaya de Bouira et les communes les plus touchées sont Mesdour, Dirah, Taguedit et Bordj Okhriss qui se révèlent être de véritables foyers à l’état endémique. Cependant, le chiffre avancé par la DSP est peut être loin de refléter la réalité, car un nombre conséquent de malades de ces régions préfèrent, à cause de la proximité se faire soigner à Sidi Aïssa, dans la wilaya de M’sila. Par contre, d’autres cas dits sporadiques ont été observés dans les communes de Bouira, Ouled Rached et Lakhdaria. Selon les services de la Direction de la santé et de la population de la wilaya, proportionnellement aux années précédentes, la leishmaniose est en déclin. A titre d’exemple, en 2004, 179 cas étaient enregistrés dont 116 dans la seule daïra de Sour El Ghozlane. La prévention des zoonoses figure dans un programme spécial, lancé dimanche dernier par le ministère de la Santé, pour un montant de treize milliards de DA. Il faut avoir que l’absence d’hygiène, les oueds nauséabonds et autres décharges ou dépotoirs sauvages s’avèrent être d’importants réservoirs naturels du phlébotome. Pour veiller à l’amélioration de l’environnement et ainsi éradiquer les moustiques vecteurs de la leishmaniose, les APC doivent se mettre de la partie en améliorant le cadre de vie environnemental. Pour cela, des campagnes d’abattage de chiens errants, de dératisation et autres plans nécessaires à la salubrité publique doivent être appliqués. A noter que la prise en charge dans des hôpitaux des personnes contaminées par cette zoonose revient extrêmement cher aux pouvoirs publics.La Glucantime, médicament d’importation très onéreux, associée à de l’azote liquéfié demeure actuellement le seul remède disponible dans les centres hospitaliers. En attendant la création d’un plan commun de lutte contre la leishmaniose entre Bouira et M’sila, le meilleur moyen de contrer cette zoonose est de sensibiliser les populations qui doivent faire montre d’un peu plus de civisme.

Hafidh B.

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