L’espace urbain livré à l’anarchie

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La grisaille urbaine semble s’installer durablement à Akbou. En effet, le quidam, qui pérégrine dans cette satrapie en plein expansion, en prend plein les mirettes.

Les sous-traitants intervenant sur l’espace public ne se soucient guère de la beauté des ouvrages, à telle enseigne que certains quartiers donnent l’impression d’avoir été bombardés. Les commissionnaires auxquels incombe la responsabilité de remettre les lieux en l’état, s’en battent l’œil, pendant que les autorités locales s’en tamponnent le coquillard ! Sinon, comment expliquer que bien des cités ont les tripes en l’air, à longueur de journée et de la nuit, sans que personne ne s’en offusque outre mesure ? Dans certains secteurs, les caniveaux mal entretenus sont colmatés par des déchets hétéroclites, pendant que d’autres ouvrages font office de tranchées contraignant le citoyen à faire le saut périlleux. Celui qui arpente les rues du quartier Guendouza ne peut faire une dizaine de mètres sans slalomer, pour éviter de cogner un écueil ou un amas de gravats, abandonnés à même le trottoir. Au niveau de l’ancienne ville, la vigilance doit rester de mise pour éviter de se faire arroser «généreusement» par une canalisation d’eau éventrée ou se faire surprendre par une éclaboussure qui jaillit par-dessous un revêtement flottant. Mieux (c’est-à-dire pire !) ; le risque de se faire happer par des trous et excavations, qui sont autant de chausse-trappes, n’est pas rare. À défaut de faire dans le travail synchrone, les différents intervenants s’échinent à s’escrimer en versant dans le quasi bricolage. Il en est ainsi de ces trottoirs tapissés d’une partie de carreaux, une partie de bitume, une partie de mortier, une partie de gravillons, une partie de pavés et le reste de terre battue ou de gadoue. Et vogue la galère ! La gestion titubante des déchets ménagers est une autre plaie purulente qui empoisonne la vie des citadins. La collecte et l’évacuation de ces tas d’immondices laissant à désirer, le tout conjugué à l’incivisme de certains riverains, a donné lieu à une multitude de poches cloacales pullulant aux quatre coins de la ville. Ainsi, les points noirs prennent du volume au fil du temps. Ils se multiplient en faisant de la résistance, pour coller à la grisaille urbaine.

N. Maouche

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