Il est fort à parier que, d’ici une petite décennie, les superbes fermes longeant la RN15 au chef-lieu communal de Chorfa, auront disparu, ensevelies sous une couche de béton, lequel, tel un rouleau compresseur, avance de manière imparable. Toutes ces fermes qui, autrefois, étaient plantées de toutes sortes d’arbres fruitiers et de maraîchages, sont en train de céder aux caprices des hommes, qui n’ont d’yeux que pour le gain rapide et facile. Nous avons eu un entretien, il y a quelques jours, avec deux vieux de la localité qui ont « fait » le point au sujet de ces fermes. Ces deux vieilles personnes étaient très désolées de constater l’état dans lequel sont confinées, actuellement, ces fermes, qui étaient « plantées, autrefois, de dizaines d’orangers alignés, lesquels donnaient les meilleures oranges de la région de la vallée du Sahel » pour paraphraser l’une d’entre elles. Et à l’autre vieux de renchérir dans le même contexte: «Ah, si les anciens propriétaires (aujourd’hui décédés, ndlr) voyaient tout ça…!». Ce constat affligeant fait par ces deux vieux résume, à lui seul, l’état de déliquescence dans lequel se trouvent les fermes situées à la sortie Est de Chorfa. Ces terres agricoles sont transformées en entrepôts de vente de matériaux de construction, en plates-formes de parpaings et en aires de stationnement d’engins des travaux publics, destinés à la location! Cette situation kafkaïenne a induit, bien évidemment, l’arrachage de centaines d’arbres fruitiers centenaires! Cette pratique, préjudiciable à plus d’un titre pour l’agriculture locale, se fait sans aucune vergogne. Il serait plus judicieux de louer ces terres, d’une excellente qualité pour les besoins de la production agricole, comme les maraîchages, les fruits,… Mais force est de constater que ces fermes ont subi un autre sort que celui qui leur est, préalablement, destiné.
Y. S.
