De la finesse et de la sensibilité

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La cinquantaine bien tassée, l’artiste peintre Yana Salim a à son actif plus de 30 ans de travail sur la pierre et le bois. «C’est mon défunt de géniteur, maçon de son état et sculpteur à temps perdu, qui m’a mis le pied à l’étrier. Je devais avoir 10 ans quand j’ai commencé à taper sur des galets et à m’échiner à donner des formes approximatives à des bouts de bois», se remémore Salim. Déclinant un impressionnisme qui laisse coi et songeur le plus insensible des néophytes, les œuvres de l’artiste sont exécutées avec une touche de sensualité transparaissant dans le dédale des courbes et des rondeurs, allant bien au-delà de la forme. Habité par sa passion dévorante, Yana met tout son cœur à l’ouvrage, pour donner corps à des sculptures de haute facture, à l’image de ce «jeunot», illustrant un môme à la mine figée dans un rictus de douleur ; «femme fatale», donnant à voir un buste féminin taillé dans le roc, ou encore «arbre de vie» illustrant une forme végétale d’une grande puissance suggestive. Toutes ses créations personnifiées sont affublées de noms, alternant des consonances tendres et «hard». Comme tout esthète accompli, Yana est un touche-à-tout. En sus de sa passion favorite, il joue de la guitare, taquine la muse et barbouille des toiles. Mais, avoue-t-il, il ne s’éclate réellement que devant une masse de granit ou un tronc d’arbre. «Quand je sculpte, je suis submergé par un sentiment de plénitude et de bien-être sans pareil. Je gamberge, je cogite avant de donner forme à mes rêves et mes fantasmes», confie Yana, qui n’est à l’évidence, pas prêt de lâcher le marteau et le burin.

N. Maouche

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