Les éleveurs craignent les vols

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Tout comme chaque année, à ce moment précis, c’est-à-dire, à quelques jours de l’Aïd El Adha, les éleveurs ne dorment presque plus. Ils craignent les vols. Des cas ne nous sont pas encore signalés pour le moment. Cependant, tout le monde se rappelle du vol de plus d’une dizaine d’ovins prise dans une étable à seulement quatre jours avant la fête de l’Aïd Tamoqrant à Taghzout sur la route de d’Hous, l’an dernier. Ce phénomène gagne de plus en plus aussi les villages. D’ailleurs, les comités de villages essaient de s’organiser pour monter la garde. «Au jour d’aujourd’hui, il y a même des complicités dans les villages. Sinon, comment des étrangers viendront-ils dérober des bêtes dans une étable qu’ils ne connaissent pas?», s’interrogera cet éleveur d’Ameddah. Partout dans les villages et hameaux, des jeunes désignés par le comité font semblant de veiller afin de ne pas être remarqués qu’ils sont chargés de surveiller les personnes suspectées ainsi que le passage des véhicules, notamment les camionnettes dans leurs villages respectifs. C’est aussi le cas dans plusieurs localités de M’Kira. «J’ai cinq moutons que je n’ai pas encore vendus. C’est presque la moitié de mon troupeau. J’attends peut être samedi prochain pour les vendre au marché de bétails de Tizi-Gheniff. Depuis plus d’un mois, je me suis déplacé et occupé une chambre donnant directement sur l’étable», nous confiera un éleveur d’Ath Messaoud. Comme notre interlocuteur, beaucoup d’éleveurs ne comptent pas sur autrui pour monter cette garde, ils le font eux mêmes. «Dans notre village, le comité s’occupe des autres problèmes. Alors, c’est l’éleveur, lui même, qui fera office de vigile. Il n’a qu’à se débrouiller et à trouver l’astuce qui lui convient pour éviter de perdre son bétail dans lequel, il a investi des millions de centimes», estimera de son côté cet éleveur d’Ath Itchir. Cela étant, certes cet interlocuteur a bel et bien raison de penser ainsi, mais il faudrait quand même que, dans les villages, cet esprit d’organisation soit de retour comme il l’a été depuis la nuit des temps, au moment où les villages avaient leurs structures de garde ancestrales. «Vous savez, quand les djemaâs ne s’occupaient pas des affaires politiques, même lorsque les femmes allaient puiser de l’eau à la fontaine, souvent en dehors du village, chaque jour, deux à trois hommes étaient désignés pour les accompagner d’autant plus qu’elles accomplissaient cette tâche ménagère à l’aube. Et pourquoi pas, aujourd’hui, nous ne pensons pas au moins à reproduire ce système de gouvernance dans nos villages?», se demandera cet octogénaire que, nous avons approché à ce sujet.

A. O.

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