À quelques jours seulement de la fête de l’Aïd El Adha, le marché hebdomadaire de Bechloul a ouvert ses portes hier au commerce du cheptel.
Des éleveurs mais aussi des revendeurs ont été nombreux à venir proposer leur «marchandise» à sacrifier à l’occasion de cette fête religieuse. Au sein de cet espace commercial occupé majoritairement par ces commerçants conjoncturels, les transactions ne se sont pas déroulées comme ce fut le cas durant les circonstances précédentes. Il y avait plus de curieux que d’acheteurs, avons-nous remarqué. Un sentiment d’hésitation se lit sur les visages et pratiquement aucune vente n’a été effectuée eu égard aux prix jugés exorbitants. Durant cette virée dans ce marché il nous a été donné d’interroger beaucoup de citoyens qui se sont juste renseignés du coût du mouton pour ensuite quitter les lieux bredouilles. «Que voulez-vous que j’achète ? Le prix du mouton est deux fois plus que ma mensualité. Les prix dépassent tout entendement et à ce rythme, je me demande qui pourra, parmi la classe moyenne, accomplir son devoir religieux de sacrifice. C’est inabordable !», nous déclare Rabah, rencontré sur les lieux. Son ami, venu lui aussi pour le même objectif, enchaîne sur le même ordre d’idées en disant : «L’an dernier, à cette même occasion, nous n’avons pas fait face à cette surenchère, les prix étaient abordables et chacun achetait selon sa bourse, mais cette fois-ci, c’est du jamais vu, le sacrifice ne pourra se faire que par les riches. Nous prendrons notre courage en main et nous nous rabattrons sur Timecret pour au moins célébrer à notre manière cette fête». Du côté des maquignons, c’est un autre discours que nous entendons. Chacun avance des arguments à même de justifier cette cherté du mouton. «Allez-y voir le prix de l’aliment et vous verrez combien nous dépensons pour élever ces bêtes. Nous aurions aimé satisfaire tous ces citoyens, mais il me semble que personne n’admettra de travailler à perte. Nous avons nous aussi des familles à nourrir et c’est notre seule source de rendement», nous déclara un vendeur. Tout compte fait, ni l’acheteur ni même le vendeur n’ont été satisfaits au premier jour de l’ouverture de ce marché à bestiaux, car les deux parties se plaignent.
S. M.

