Enseignement de tamazight pour les adultes

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« Comme au niveau de l'enseignement général, l’apprentissage de tamazight aux adultes se fera graduellement, mais méthodiquement, car c'est le moyen le plus sûr de garantir la réussite d'une telle opération ».

C’est une des premières phrases importantes de l’allocution prononcée, hier samedi, par le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, lors du coup d’envoi des sections d’alphabétisation en langue amazighe, au niveau du siège départemental de l’association Iqraa, sis à la cité Ibn Khaldoun du centre-ville de Boumerdès. En présence de la présidente de cette association, Aicha Barki, et de la représentante de celle-ci au niveau local, en plus d’autres notables du chef-lieu de la wilaya, le premier responsable du HCA indiquera que la première étape de cette action d’ordre culturel et identitaire concernera cette année neuf wilayas : Alger, Oran, Ghardaia, Boumerdès, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Bouira, Sétif et Batna. Tout en rappelant la convention-cadre, paraphée le 20 Avril 2015, Si El Hachemi Assad précisera encore que «ce processus de promotion de tamazight, fortement soutenu par les hautes autorités de L’état, est vital dans le développement durable de la société en général». Il ajoutera d’un air serein : «Il est clair que les citoyens algériens, aux antipodes de toute ségrégation linguistique ou ethnique, accorderont un grand intérêt à ces cours d’apprentissage de la langue amazighe». La preuve fut donnée hier en milieu de journée, au niveau du siège précité où près d’une trentaine de femmes adultes ont affiché un vif plaisir en assistant à un cours en tamazight, avec leur enseignante. Celle-ci leur à fait une séance de lecture d’un texte écrit en tamazight, avant d’en expliquer certains vocables. A la fin de la leçon, le secrétaire général intervint juste pour signaler la nécessité de séparer, au préalable, les apprenants amazighophones et non amazighophones, pour la préparation des cours sur la base du niveau de chaque section. Tous les apprenants disposeront d’un manuel, qui leur sera offert gratuitement cette année, dès leur inscription. Et plus important encore, ils pourront d’ici peu se procurer, à un prix symbolique, un logiciel pour faciliter leur apprentissage. Récemment mis au point par Hameg Brahim, en coordination avec une entreprise locale spécialisée en technologie de communication, cet outil informatique baptisé Azul permet notamment à l’apprenant d’enrichir son orthographe et son vocabulaire en tamazight. Prenant la parole, la présidente de l’association Iqraa affichera, pour sa part, son optimisme concernant la réussite de ce projet aussi bien pédagogique que culturel qu’elle vient de lancer en coordination avec le haut commissariat à l’amazighité «et ce, compte tenu du bon résultat réalisé l’an dernier au niveau des classes pilotes ouvertes à Alger», a-t-elle souligné. Par la voix de son premier responsable, Si El Hachemi Assad, le HCA se mobilise pour accompagner cette association nationale dans sa noble mission d’apprendre aux non amazighoghones leur langue nationale ancestrale. Cet organisme étatique conçoit, actuellement, avec le ministère de l’Education nationale, un programme de généralisation de la langue amazighe, en œuvrant pour la suppression du préalable de la demande de son apprentissage, et de la valorisation de cette matière pour les élèves des trois paliers de l’enseignement au niveau national. «De nombreux professeurs s’ajouteront, chaque année, au nombre de 19 000 dont nous disposons actuellement, et il faut songer à leur assurer des postes d’emploi», a-t-il promis.

Salim Haddou

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