Dix-sept familles sans abri, recasées provisoirement par l’APC de Béjaïa dans le camp de toile familial de Saket, à une trentaine de kilomètres sur la côte Ouest de Béjaïa, se sont, dans la matinée d’hier, rassemblées devant le siège de la wilaya pour demander, à défaut d’un logement, un recasement en ville ou dans la périphérie de la ville pour au moins scolariser correctement leurs enfants.
Elles espèrent que leur revendication soit satisfaite avant l’arrivée de la saison froide. Car si le bord de la mer rend la vie agréable en été il se transforme en véritable enfer en hiver, avec les grands vents, le froid intenable et l’humidité surtout dans un camp de toile. Chacune de ces familles originaires pour la plupart de la commune de Béjaïa, a son histoire qui a fait qu’elle se trouve sans abri. Elles sont recasées dans le camp de toile de Saket qui depuis deux ans, qui depuis quatre ans. Elles comptent parmi elles beaucoup d’handicapés, dont entre autres un jeune homme qui porte une stomie, un paraplégique et un sourd-muet en plus de nombreux malades chroniques. Ces familles demandent à être recasées en ville ou dans sa périphérie parce que, soulignent-elles lors de leur rassemblement devant le siège de la wilaya, à Saket, la vie est quasiment impossible en hiver. Si, en été les bus arrivent l’un derrière l’autre, en hiver, il faut parfois attendre des heures pour qu’un fourgon de voyageurs pointe du nez. Quant au ramassage scolaire, il n’existe pas du tout, affirment les familles pendant leur sit-in. Ce qui fait que, souvent, pour rentrer à la maison -qui n’est en fait qu’une tente en toile- après une journée de travail ou de classe, ces habitants de Saket ont souvent recours aux taxis clandestins qui leur exigent des prix exorbitants. Le coût d’une course Béjaïa-Saket varie entre 600 et 800 DA, et celui-ci augmente au fur et à mesure que la nuit tombe. A cela s’ajoute le réveil quotidien des enfants à cinq heures du matin pour se rendre à l’école quand ils ont la chance de trouver un bus de transport, en plus de l’absence totale de sécurité dans le camp où la simple intrusion d’un animal sauvage, à l’image d’un sanglier, peut provoquer tout un mouvement de panique indescriptible.
B. Mouhoub

