Les villages isolés situés dans la commune de Boudjellil, à l’instar de Tigrine, Ath Wihdane, Ath Hlassa, Tansaout, Saïda et bien d’autres sont en proie au sous-développement, ce qui fait que ceux-ci accusent d’énormes déficits, surtout en matière d’équipements publics et aménagement urbain. Néanmoins, ne s’avouant pas vaincus, les habitants de ces villages, las des promesses non tenues des autorités publiques, ont décidé de prendre le taureau par les cornes en s’organisant de façon à faire face aux multiples problèmes et autres insuffisances constatées dans leur vie quotidienne. Après l’effarant exode rural qui a touché de plein fouet ces contrées, surtout pendant la décennie noire où les islamistes sanguinaires terrorisaient la population, le phénomène commence à être endigué avec l’avènement de ce fonds d’aide à l’habitat rural (Fonal) qui fait fureur parmi les habitants. Cette aide précieuse et ô combien salutaire pour la fixation des habitants dans leur milieu rural, a porté ses fruits, du moment que des dizaines de maisons ont été construites, ce qui a permis aux villages de voir leurs ruelles se repeupler petit à petit, et le nombre d’habitants augmenter, ce qui augure d’un avenir plus prometteur pour ces patelins. Le Fonal a permis, aussi, de faire « revenir » les « expatriés » vers les villes, là où ces derniers avaient du mal à acquérir des logements vu leurs prix exorbitants. Alors, le Fonal s’est avéré être la panacée pour eux. La tendance inverse du flux des habitants s’est élargie, avec le retour de la ville vers la campagne. Les villages de la commune de Boudjellil semblent connaître un certain dynamisme, après une léthargie qui ne disait pas son nom. L’expansion urbaine ne touche pas uniquement les villes, comme Akbou, Sidi Aïch et autres, mais elle est désormais constatée dans les villages les plus reculés! Sur le plan sociétal, les habitants des villages de la commune de Boudjellil ont compris une chose: S’organiser pour mieux appréhender l’avenir, et faire face aux difficultés quotidiennes. Les villageois créent, dans la foulée, des associations socioculturelles, des comités à cet effet pour remédier à l’absence des autorités dans leurs contrées. Il y a une certaine tendance à la gestion autonome des affaires de la cité à travers des cotisations pour réaliser certains travaux, comme le bétonnage des ruelles, la réfection des clôtures (des cimetières, du stade,…). Cela dénote de ce désir des villageois de se prendre en charge par eux-mêmes, pour peu qu’ils disposent de budgets afférents pour une gestion autonome des affaires de la cité!
Syphax Y.
