Nous avons assisté hier, à la cinémathèque de Tizi-Ouzou, à l’entrée en compétition de trois courts-métrages de durées inégales. Le premier, «Regard» de Noreddine Kebaili (26mn), relate pour le public l’histoire, poignante à bien des égards, de Marie louise. Une jeune femme d’origine algérienne qui vit en France avec sa mère. Un jour, elle décide d’entrer en Algérie pour se recueillir sur la tombe de son père. Mais s’était sans compter sur les appréhensions de son oncle qui ne fut pas, du tout, heureux de la voir débarquer. Il lui décrivit son père comme un harki, qui avait tout abandonné famille, patrie et village où du reste il n’avait pas bonne presse. Cependant, Marie Louise rencontre Lounès qui lui tint un toutautre langage. Il lui présenta un vieux compagnon de son géniteur qui lui en avait parlé autrement que son oncle. «Un militant de la fédération de France du FLN, tué lors des massacres du 17 octobre 1961.» Marie Louise finit, à son corps défendant, par rentrer en France forcée par son oncle. Suit le deuxième court-métrage «L’orphelin» de Ghani Mazari qui a une durée de juste 3 mn et qui décrit en quelques images la détresse d’un enfant qui a perdu sa mère et qui cherchait la tendresse maternelle à travers le dessin, puisque le film s’achève sur les bras dessinés d’une mère où se blottit l’enfant. Quant au troisième CM, c’est un film d’animation «Les aventures de Pitou». Il s’agit en fait d’un personnage en pâte à modeler qui repose sur un support posé devant l’artiste. Lorsque la tache est posée par ce dernier sur le papier, le dessinateur s’éclipse, Pitou saute de son support et va tout droit dans la tache et s’éclipse. Ce qui laisse l’artiste tout pantois. Ce film est signé Elias Sadouki, musique de Djaffar Aït Menguellet et montage de Hayet Aït Menguellet, tous deux les enfants du poète et chanteur Lounis Aït Menguellet. Nous avons eu à assister à trois belles performances cinématographiques qui laissent présager, pour les prochains jours, de merveilleuses productions.
S.A.H