Dès Jeudi dernier, des affiches ont été placardées sur les murs de la commune d’Amizour, informant la population de la décision des citoyens chômeurs de procéder à la fermeture de la RN75 au niveau du nouveau campus d’Amizour. Et ce, pour protester contre le non recrutement des demandeurs d’emploi d’Amizour au sein de la faculté des sciences exactes installée à Amizour. Selon eux, les habitants d’Amizour ont été «écartés» du processus de recrutement.
Ce qui fait que la plupart des travailleurs engagés dans le nouveau campus viennent d’ailleurs que d’Amizour. Hier matin très tôt, plus d’une centaine de chômeurs ont, donc, décidé de fermer la RN75 et le campus universitaire d’Amizour pour protester contre cette situation. Dans une déclaration rendue publique, les protestataires réunis autour de l’association solidarité action jeunesse rappellent combien, «l’ouverture de ce campus est bénéfique à tous points de vue. C’est un véritable atout pour le développement de notre région. Les attentes des retombées économiques sont multiples. C’est la raison pour laquelle nous considérons que le recrutement d’une main d’œuvre locale devient impératif».
Rappelant les circonstances de cette protestation, le communiqué mentionne les événements qui ont eu lieu avant que l’association n’en arrive à prendre cette décision de fermeture de la route. Car en effet, la direction des œuvres universitaires de Béjaïa a organisé un concours de recrutement dans lequel les candidats d’Amizour ont été majoritairement écartés. L’Association a, alors, entrepris de faire des démarches auprès des autorités, allant même jusqu’à saisir le premier ministre, «pour le sensibiliser à la manière et aux procédures adoptées dans l’action de recrutement». L’association ne demande rien d’autre que le recrutement «juste» des postulants, en fonction de leurs compétences. La circulation autour de la ville d’Amizour est devenue infernale depuis la matinée d’hier. Le contournement de la RN75 n’est pas évident, vue la densité de la circulation et les travaux en cours le long du chemin. Les protestataires ne semblent pas vouloir en démordre, et cette situation a été créée afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la détresse de ces chômeurs, et sur la région qui espérait tant dans l’ouverture de ce campus. Ils exigent de discuter avec le wali, malgré la présence du chef de Daïra venu s’enquérir de la situation. Enfin, dernier élément et pas des moindres, on apprend de source officielle, notamment une déclaration du recteur de l’université de Béjaïa, qu’il a été décidé de reporter l’ouverture du campus à la rentrée prochaine. Ce qui met en suspens toutes les opérations de recrutement.
Les négociations entre les chômeurs et les autorités risquent d’être dures.
Il faudra attendre l’évolution de la situation dans les prochains heures et jours pour voir si les revendications de ces chômeurs aboutiront.
N. Si Yani