Mobilisés depuis plus de trois mois pour préserver leur espace vital, les habitants de la cité des 392 logements de l’ex-rocher noir viennent cette fois-ci de soumettre leur doléance au Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal. Ces habitants tiennent à informer le chef du gouvernement précisément d’un problème qui les préoccupe depuis le début de cet été lorsqu’un particulier a construit une baraque à l’intérieur du jardin public jouxtant leur immeuble. Manifestant aussitôt leur opposition à la dégradation de ce site chèrement réaménagé il y a cinq ans, au profit du public, ils avaient envoyé des pétitions à la daïra, à l’APC puis à la wilaya. Les protestataires insistaient à travers lesdites missives sur l’occupation illégale de cet espace récréatif. Toutefois, ils se disent surpris, se plaindront-ils au Premier ministre, par l’attitude des autorités locales, qui n’ont pas encore intervenues pour faire respecter la loi, en dépit des multiples requêtes qui leur ont été adressées. » La loi est au dessus de tous », ont-ils noté en rappelant à juste titre cette disposition juridique n° 07- 06 du 13 mai 2007 relative à la gestion, à la protection et au développement des espaces verts. Les habitants des 392 logements s’opposent fermement à la dénaturalisation du site susmentionné aboutissant à terme à sa bidonvilisation, peut-on lire encore dans la lettre envoyée au Premier ministre.
Ils rappelleront aussi expressément que » ce jardin a été conçu par des spécialistes en urbanisme et dont toute modification risque d’entraîner fatalement sa dégradation ». Les protestataires n’ont pas omis enfin de préciser que le bénéficiaire de ladite autorisation d’attribution est un ancien employé à la mairie, disposant actuellement d’autres locaux à usage commercial.
»Libre à lui d’investir selon ses capacités ou ses complicités, mais sans toucher à une parcelle de notre espace vert », nous a confié l’un des représentants de ce quartier, avant de nous remettre une copie de cette pétition. Plus loin, les protestataires exprimeront surtout leur étonnement quant à l’attitude de l’APC, qui avait reconnu l’illégalité de l’acquisition par ce particulier d’une partie de ce jardin, sans pour autant lui enjoindre de démolir sa baraque. Un tel laxisme risque de conduire à l’attribution, toujours de façon illégale, d’autres parties de ce site, et même de tous les espaces verts du chef-lieu de la wilaya au profit de personnes d’intérêt, s’inquiéteront-ils encore.
» Avec de telles décisions d’attribution d’assiettes foncières sans tenir compte de la réglementation en vigueur, insistant sur la préservation de l’environnement et de son aspect esthétique, c’est une véritable bidonvilisation qui s’installe au centre-ville de Boumerdès », ont-ils renchéri. Tout en rappelant leur mobilisation d’il y a six ans contre d’autres tentatives d’accaparement de leur site, les habitants de ce quartier, encadrés par d’anciens professeurs d’universités, souhaitent vivement l’intervention du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour mettre fin à cette prédation.
Salim Haddou
