Débordement inquiétant des fosses sceptiques

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Une partie du quartier Thimesguidiwin, en plein cœur de la localité Ath Yekhlef composé d’une dizaine de maisons groupées, n’est pas encore raccordée au réseau d’assainissement, situé pourtant à moins de 50 mètres et ce, à cause d’une opposition émise par un voisin. Une opposition qui semble s’inscrire dans le temps si l’on se base sur plusieurs tentatives de régler le conflit à l’amiable menées tant par les sages du village, le mouvement associatif et l’APC qui échouèrent aussi. Les retombées négatives de cet empêchement du passage de l’ouvrage de raccordement ne tardèrent pas à se manifester par un débordement des deux fosses sceptiques réalisées entre ces habitations, qui inondèrent ce quartier, malgré l’intervention des services d’hygiène de la commune qui dépêchèrent un camion-citerne pour procéder à la vidange. Un scénario qui se réédite tous les trois mois, nous apprend-on sur les lieux où régnait une insupportable et répugnante puanteur et ce, malgré un épandage de chaux et de chlore autour des deux ouvrages pour réduire les risques d’épidémies. Un cas signalé par la commission d’hygiène de daïra dans son dernier procès verbal du 28/09/2015, après constatation sur place. Le document en question fait état de la nécessité d’une urgente prise en charge de ce cas aux incalculables retombées sur les résidents et l’environnement et éloigner les risques d’épidémies qui planent sur tout le quartier. Sachant qu’à proximité de ces fosses sceptiques existent d’anciens puits et forages qui servent à l’irrigation des vergers de maraichères et d’arboriculture mais aussi aux utilisations domestiques à chaque rupture d’AEP fréquentes dans cette localité. Il est à signaler que ce cas n’est pas isolé sachant que ce projet d’assainissement d’Ath Yekhlef lancé depuis 05 ans, bute sur ce genre et multiples oppositions qui lui causèrent un énorme retard vu que son délai de réalisation n’excède guère les six mois. Un projet qui ne serait jamais définitivement réceptionné à cause de cette contrainte majeure des oppositions qui lui apportent un frein brutal tout comme la plupart des projets étatiques à travers la daïra de M’Chedallah tels que ; la pénétrante autoroutière Ahnif-Béjaïa, le réseau du gaz naturel et celui du périmètre d’irrigation de la vallée du Sahel. Des projets qui se heurtent à ce genre d’oppositions par des particuliers dont l’objectif principal est à caractère purement matériel à quelques exceptions prés. L’ensemble des opposants remettent en cause le barème officiel des indemnités appliqué sur lequel se basent les experts du foncier qui n’a pas été actualisé depuis des dizaines d’années, alors que ce domaine enregistre une inflation débridée effrénée. Cela pour ne citer que des projets sectoriels d’envergure auxquels elles causent un retard considérable du fait de longues et pénibles négociations qui prennent des années dans certains cas, à l’image de celui de la nouvelle ligne des chemins de fer bloquée depuis plus de 05 ans. S’agissant de projets d’utilité publique, la loi autorise les autorités à appliquer l’expropriation accompagnée d’indemnités y afférentes. Une loi qui n’a jamais été appliquée, d’où cet énorme retard des projets de développement dans la région pour ne pas dire dans toute la Kabylie en général.

Oulaid Soualah

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