«Pourquoi le 1er Novembre 1954 ?» est le thème d’un colloque scientifique sur l’histoire nationale, dont les travaux sont prévus aujourd’hui à Akbou, à l’occasion de la célébration du 61e anniversaire du déclenchement de la Révolution. Cette rencontre, organisée par l’association Med-Action, verra la participation de célèbres historiens algériens et français, à l’instar de Gilbert Meynier, professeur Emérite à l’université de Nancy II, ancien Maître de conférences à l’université de Constantine et auteur, Gilles Manceron, journaliste, auteur, rédacteur en chef de la revue «Hommes et Libertés» de la Ligue des droits de l’Homme et Tahar Khalfoune, conseiller juridique, enseignant à l’université Lumières Lyon 2, et auteur. Ce colloque sera modéré par Samira Bendris, éditrice chevronnée et passionnée de d’histoire. «À travers cette manifestation, nous voulons apporter notre humble contribution à l’écriture de l’histoire; une entreprise éminemment délicate lorsqu’il s’agit surtout de la guerre d’Algérie avec, au demeurant, une Révolution en majuscule», a affirmé l’organisateur de l’événement, dans un communiqué transmis à notre rédaction. Voulant sortir du folklore, l’association Med-Action cherche à donner à la commémoration du 61eanniversaire du déclenchement de la guerre de libération, une dimension scientifique à travers des communications académiques autour de cette Révolution, devenue «un modèle de résistance pour les peuples opprimés». Par ailleurs, l’association Med-action profitera de cet événement pour lancer la sortie du deuxième numéro de sa revue «Mémoire», qui, indique-t-on, met «sous les feux de la rampe des faits et événements non anodins, avec la contribution d’historiens, d’universitaires et d’acteurs privilégiés de l’époque, dont Djoudi Attoumi». Dans cette seconde édition, les lecteurs découvriront, par exemple, un texte inédit de Mohamed Boudiaf intitulé «le commencement», écrit à Turquant en 1961, ou «Si Tayeb El Watani», qui prédisait déjà qu’«un jour viendra où tous les crimes seront connus et, à ce moment, on oubliera volontiers de parler aussi légèrement du 1er novembre 1954». Pour sa part, Dalila Aït El Djoudi, docteur en Histoire militaire et études de défense, notera dans les colonnes de cette revue, à travers son analyse relative à Abane Ramdane- héros du passé dans les débats politiques du présent- que «les rapports entre la politique, le religieux et le militaire, réinstallent cette figure, dans un cadre mémoriel, dans une polémique politique, publique et idéologique. Ainsi, Abane appartenait à l’Algérie et ne se posait pas la question de l’identité régionale !».
Une revue à lire absolument ! Notons, par ailleurs, qu’une déclaration d’amitié et de partenariat sera signée par Med-Action et l’association «Amitié France-Algérie», établie dans le Gard (Nîmes) en France, en marge de cette rencontre. Dans le contrat programme, qui liera ces associations des deux rives de la Méditerranée, il est question de favoriser et de développer les échanges pédagogiques entre les jeunesses des deux pays dans les domaines sociétaux, culturels, touristiques, artistiques et sportifs en vue d’une meilleure connaissance de l’autre par la formation de citoyens ouverts sur le monde et tournés vers l’avenir.
Les échanges d’expériences, de documentation et d’archivage relatifs à l’histoire, la citoyenneté et la démocratie sont aussi des axes contenus dans ce document qui sera paraphé aujoud’hui à Akbou, a-t-on souligné.
B. S.