Une bonne partie des habitants du village d’Avoulil, situé à 6 kms à l’Est du chef-lieu de la commune d’Ath Rached, vit la peur au ventre à l’approche de chaque hiver et ce, depuis plusieurs années. Pour cause, un Oued qui traverse leur village et qui est source de tous les désagréments. Pire encore, au moindre déchaînement de la nature, ces habitants risquent d’être pris de court. En effet, ce qui fut «il y a 30 ans un simple ruisseau est aujourd’hui devenu un véritable oued», témoigne un septuagénaire. «Provenant du haut des collines surplombant le village et qui étaient boisées par le passé mais point d’arbuste aujourd’hui à cause d’une déforestation tous azimuts, et traversant des champs autrefois également cultivés et faisant au passage, office de réceptacle des ruissellements qu’il draine pour finir sa traversée en plein milieu du village, voilà comment s’est formé cet oued», nous explique Athmane, la quarantaine d’âge. Sa démographie qui ne cesse de grimper a fait que chaque espace à l’intérieur du village est construit, notamment dans le cadre de l’habitat rural. Par conséquent, plusieurs habitations longent cet oued. Des déchets ménagers y sont fréquemment jetés. Ainsi, cet oued dont les habitants ont, au passage, signalé qu’il ne cesse de s’élargir, emporte tout sur son passage, pierres, résidus de toute nature et ordures ménagères pour enfin tout déverser sur «la place» du village. C’est au milieu dudit village que cet oued s’y déverse en bonne partie avant de continuer son cours. Obstruant la route principale du village, à une encablure du primaire, répandant de la gadoue, des ordures et autres résidus sur la chaussée, c’est le calvaire à la moindre goûte de pluie qui tombe. Ce sont, à chaque fois, les habitants qui prennent en main la situation. Des volontiers armés de pioches et de pelles se chargent de nettoyer et de dégager la chaussée. Les fortes chutes de pluies torrentielles qui se sont abattues au début du mois d’octobre ont éveillé le spectre d’éventuelles inondations. «Des techniciens devraient être dépêchés pour étudier la possibilité de construire des digues ou tout autre moyen pour détourner cet oued. Il ne faut pas attendre que des foyers soient submergés par les eaux pour agir !», s’entendent à dire ces habitants qui ne cessent, confirment-ils, de faire part de leurs doléances auprès des différentes autorités. Visiblement, ces dernières ne réagissent toujours pas.
L.M