Rien ne semble arrêter l’expansion urbaine de nos jours. L’occupation des terrains pour les besoins de construction ne semble obéir à aucune loi ni rationalisation. Dans cette situation, il est à déplorer l’urbanisation anarchique et surtout au détriment des terres agricoles, lesquelles ne devraient pas être constructibles pour la simple raison qu’elles sont réservées pour le secteur agricole pour assurer la sécurité alimentaire des futures générations. Mais force est de constater que cette recommandation est frappée contre le mur par les propriétaires des terres agricoles. Un exemple parmi tant d’autres nous vient de la localité de Chorfa, située à 50 kms de Bouira, où des centaines d’hectares de terres agricoles croulent sous le béton sans aucune vergogne. Même si ces glèbes relèvent du domaine privé, il n’en demeure pas moins que l’occupation anarchique porte un énorme préjudice à cette localité, connue pourtant pour sa vocation agropastorale. L’exemple le plus poignant dans cette situation dramatique nous vient de la vaste plaine d’Arafou, qui s’étend sur plusieurs milliers d’hectares, enserrée entre l’oued Sahel et la RN15. Cette étendue plantée, entre autres, de milliers d’oliviers multiséculaires commence vraiment à s’amenuiser devant l’avancée de l’urbanisation anarchique pour laquelle des centaines, voire des milliers d’arbres fruitiers ont été arrachés sans état d’âme. Cette « oasis » d’oliviers se trouve plus que jamais menacée par la bêtise des propriétaires qui n’ont cure de cette manne que représentent les oliviers qui donnent pourtant une huile de qualité irréprochable. Ces oliviers commencent à être vus d’un mauvais œil par plusieurs propriétaires qui ne voient plus leur utilité, du moment qu’ils louent des lopins de terre à de tierces personnes pour aménager des points de vente de matériaux de construction, des aires de stockage de déchets recyclables où des plateformes de parpaings. L’appât du gain facile pousse ces individus à sacrifier le caractère éminemment agricole de ces terres lesquelles se retrouvent plus que jamais polluées par les différentes activités qui y sont aménagées. Dans cette plaine de verdure, des amas de béton, des villas, des usines, de simples habitations poussent comme des champignons en défigurant ces lieux mythiques, qui étaient verts et vierges de tout béton jusque dans les années 1980. Actuellement, plusieurs lopins de terres sont proposés à la vente pour divers usages (habitat, industrie,…). Si les choses continuent à cette cadence, il est fort à parier que cette légendaire plaine verte d’Arafou, qui fait la fierté des Chorfaouis, disparaîtrait sous le béton. L’huile d’olive n’y sera plus produite et les succulents fruits et maraîchages aussi. Et ce sera bien dommage.
Y Samir.