Depuis la disparition des derniers novembristes, les célébrations des anniversaires du déclenchement de la guerre de libération nationale ne sont plus ce qu’elles étaient auparavant. «Pour nous qui avions eu la chance de les connaître et ayant entendu de vive voix leurs poignants et véridiques témoignages sur le déclenchement de la révolution, minute par minute, chez nous, ainsi que sur le travail de tous les militants de M’Kira qui avaient préparé ce grand évènement historique, nous ne pouvons qu’être honorés.
Et c’est pour cela que nous continuons à commémorer cette date emblématique en la mémoire de nos valeureux chouhadas dont le nombre avoisine les cinq cents pour la commune de M’Kira», nous confie ce sexagénaire, retraité de son état, devant le carré des martyrs où les autorités locales ainsi que la société civile sont venues, tôt dans la matinée de ce dimanche premier novembre, déposer une gerbe de fleurs avant d’observer une minute de silence et réciter la fatiha du saint Coran à la mémoire de tous les martyrs tombés au champ d’honneur pour le recouvrement de l’indépendance.
Comme à l’accoutumée, s’ensuivit la petite cérémonie au siège de l’APC, où le premier magistrat de ladite localité en l’occurrence M. Amar Akrour, devait rappeler les sacrifices du peuple algérien en général et celui de la population de M’Kira en particulier. «L’armée française s’était acharnée, dès le début de la révolution, sur notre population, d’autant plus qu’elle avait l’ordre de lui faire payer chèrement le fait d’avoir été l’instigatrice de cette insurrection armée, car, pour preuve, ses propres enfants étaient nombreux, lorsque dans la nuit du premier novembre 1954, un groupe de maquisards sous le commandement de feu Merabet Amar, partit de Thimadhline Ivahrizène, attaqua Tizi-Gheniff. Pour l’information, il n’y a pas que les 484 martyrs qui sont portés sur la plaque commémorative du carré des martyrs qui ont péri ce jour-là mais selon les témoignages de l’ancien secrétaire de l’officier SAS de Tighilt-Bougueni, ce ne sont pas moins de 1 500 martyrs à tomber les armes à la main», dira M. Amar Akrour avant d’enchaîner sur les réalisations de la commune. D’autres personnes prirent également la parole tout en insistant sur la nécessité d’être toujours vigilants, car les ennemis de l’Algérie sont toujours aux aguets pour porter atteinte à l’unité du peuple. «Nous devons toujours rester vigilants, unis, pour empêcher l’ennemi de s’infiltrer parmi nous, et ce, comme nous l’avions été lors de la décennie noire, où nous avions démontré toute notre union et notre solidarité qui nous avait protégés de l’hydre terroriste», dira cet autre sexagénaire, fils de chahid. Au cours de la collation qui s’en est suivie, des discussions s’engagèrent d’autant plus que ce rendez-vous n’était autre que des retrouvailles entre les enfants de la localité. Juste après cette cérémonie, le président de l’APC, M. Amar Akrour, devait donner le signal du départ de la première course sur le trajet entre les villages Tighilt-Oukerrouche et Iamourène. L’un des organisateurs de ces activités sportives précise que pour ce qui des rencontres de football, elles ne peuvent y avoir lieu à cause des aménagements et des travaux qui sont en cours de réalisation au niveau du stade communal. C’est à l’école primaire dite du «camp» qu’avait eu lieu la distribution des prix aux vainqueurs avant la présentation d’une pièce de théâtre.
Essaid Mouas
