En hommage à Idir

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La deuxième édition du Festival lumière sur le patrimoine historique et culturel de la Kabylie se tiendra cette année dans les communes d’Ath Yenni, Akfadou et Ighil Ali, et ce du 5 au 9 du mois courant.

Plusieurs activités culturelle et historique sont au programme de cette édition, dont le coup d’envoi sera donné à Ath Yenni (Tizi-Ouzou) en présence de l’icône de la chanson kabyle, Idir, accompagné de Tassadit Yacine, Mohammed Sadi et Kamel Tarwiht. D’ailleurs, un hommage lui sera rendu par la population de cette région. En sus d’une exposition de bijoux traditionnels d’Ath Yenni, du tapis d’Ath Hichem, de la poterie d’Iwadhiyen, une vente-dédicace de livres, une conférence intitulée «Tendances musicales actuelles dans la chanson kabyle en métissage et fusion de styles» sera animée par le Dr Mouloud Ounnoughène. Dans la commune d’Akfadou, un salon du livre inauguré par Idir et Tassadit Yacine, sera organisé le 7 novembre. D’autres activités dont une exposition de caricatures de Ghilès Aïnouche, des toiles de peintres de Sonia Tirouche et Sofiane Zouaoui, un circuit sur les traces archéologiques de la région d’Akfadou avec les archéologues de l’OGEBC (Office de gestion et d’exploitation des biens culturels), une table ronde «Vestiges historiques de l’Akfadou» animée par les archéologues de l’OGEBC, une conférence autour de «La cause amazighe dans le mouvement national» animée par l’écrivain Brahim Tazaghart, et un gala artistique sont au programme. Les 8 et 9 novembre, la caravane du festival «Lumière sur le patrimoine historique et culturel de la Kabylie» attirera dans la commune d’Ighil Ali, où quatre conférences intitulées :«Le patrimoine culturel et immatériel de la Kabylie : état des lieux et perspectives de sauvegarde et de transmission», «Le royaume indépendant d’Ath-Abbas», «De quelques décisions stratégiques des Ath Abbas face aux turcs» et «Mokrani, Cheikh Aheddad : Culture et culte dans la résistance», seront animées respectivement par Rachid Oulebsir, Djamel Seddiki, Younes Adli et Saïd Sadi. Dans un communiqué émanant des organisateurs de cet événement, il est souligné que ce festival, initié dans un esprit d’union et d’engagement, a pour objectif de réconcilier la population avec son identité en mettant en lumière les éléments de mémoire liés au patrimoine historique et culturel dans chaque localité de la région. «Il est triste de constater le niveau d’ignorance alarmant dans lequel nous pataugeons dès qu’il s’agit pour nous d’expliquer notre environnement toponymique, de raconter le passé de nos villages et de nos aârchs, de recenser les vestiges historiques qui nous entourent ou encore de parler notre langue maternelle avec la richesse et la cohérence qui la caractérise. Un processus de déconstruction de notre identité est en marche. Il est certes, l’œuvre de volontés extérieures puissantes, mais également d’un laxisme désespérant qui engage notre responsabilité. Quel honneur et quelle fierté pourrions-nous faire prévaloir face aux générations nouvelles, quand nous leur léguons le règne du joug, du fatalisme et l’absence de repères identitaires ?», lit-on dans le document. Les rédacteurs de ce derniers insistent sur «l’impératif d’une prise de conscience et d’une action urgente (…) pour stopper le rouleau compresseur de l’acculturation qui gagne de plus en plus des pans entiers de notre société prise dans la frénésie d’un consumérisme sans limite et sans éthique», relevant que «des artistes, des intellectuels et des militants de tous bords, agissent déjà sur leurs terrains respectifs pour préserver les derniers remparts de résistance, mais leurs efforts resteront vains sans l’implication effective de la population, seule garante d’une solution pérenne». Pour eux, le festival «Lumière sur le patrimoine historique et culturel de la Kabylie» veut contribuer par ses activités à tisser l’indispensable lien entre les uns et les autres, dans une démarche de restitution de la mémoire afin de consolider le socle identitaire sans lequel un destin commun serait impossible à construire.»

Dalil S.

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