Les habitants d’Arafou et d’Ighram en colère !

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Les habitants d’Ighram et d’Arafou ont cadenassé, tôt dans la matinée d’hier, les mairies d’Ighram et d’Akbou ainsi que le siège de la daïra d’Akbou.

«Du jamais vu, une action d’une telle ampleur», commentera un habitant d’Akbou. Et le drame, ajoutera un des manifestants, d’une soixantaine d’année «qu’aucun responsable n’a daigné bouger le petit doigt et venir nous écouter». Dénoncer l’insécurité le bradage du foncier, revendiquer des indemnisations s’agissant des terres expropriées, restitution des poches de terrain non loties et d’autres points liés à l’amélioration du cadre de vie des habitants d’Arafou et d’Ighram, sont autant de mots d’ordre de cette action. Révoltés, les frondeurs menacent de passer à d’autres actions à savoir, la fermeture de l’état civil et du parc communal. Ces multiples actions font suite au «refus», nous disent les manifestants, des pouvoirs publics notamment l’exécutif communal de répondre à leurs revendications. «Nous demandons plus que jamais que le wali penche sur nos revendications. Les réunions effectuées déjà avec, pratiquement, tous les responsables concernés n’ont malheureusement abouti à rien», soulignera Mr Amri Achour, notable et porte-parole de citoyens. Ce comité de notables rassemble les habitants des deux localités situées entre les deux communes, à savoir Akbou et Ighram. C’est, d’ailleurs, en mois de mars dernier qu’une grande marche a eu lieu, prenant comme itinéraire le chef-lieu d’Ighram jusqu’au siège de la daïra en passant par la commune d’Akbou. Outre les revendications liées à l’amélioration de leur cadre de vie, les frondeurs ont soulevé à travers une plateforme de revendications, dont une copie nous a été remise, le problème d’attribution des terrains dans l’ensemble de la région. En effet, les citoyens d’Ighram-Arafou s’opposent, mordicus, à la récente attribution des lots de terrain pour des jeunes pour la construction des kiosques. «Que l’opération soit faite dans la transparence et le respect de la réglementation. Nous sommes tout de même des citoyens à part entière», ajoutera Mr Amri. Ainsi, l’extension urbaine «anarchique» et l’impunité qui règne notamment dans la ville d’Akbou, résume, diront-ils, le marasme que vit au quotidien la ville du Piton. En effet, l’occupation illégale des trottoirs par des commerçants et l’installation de baraques de fortune dans chaque coins de la ville devient, dénoncent-ils, «une pratique légale» non inquiétée ou condamnée par les institutions compétentes. «Ces terres nous ont été enlevées par le colonisateur Français pour la construction de projets d’utilité publique, tels que l’école du Stade, le CEM internat Malek Kadoum…», écrivent-ils dans leur plateforme de revendications. Pour cela, les habitants, dits «expropriés», devraient être indemnisés. Pour plus d’explication, nous avons essayé à maintes reprises de joindre les responsables concernés mais en vain. Par ailleurs, l’autre point soulevé par les contestataires est celui de la cité du stade qui englobe, actuellement, au cœur de la ville du Piton un immense bidonville en défigurant anarchiquement l’extension urbaine de la ville. S’étendant sur une immense superficie, la commune d’Akbou n’a pas encore réussi à éradiquer ce gourbi malgré les différentes tentatives. La dernière en date est celle de 2007. «Néanmoins, un programme de 44 logements est réalisé dans le cadre du RHP en 2007 afin de recaser les familles occupant cette cité», nous dit-on. Pour cela, les habitants du village d’Ighram et celui d’Arafou, scindés administrativement juste après par le découpage de 1985, ne sont pas contre, précisent-ils, la réalisation des projets d’utilité publique. «La commune a amplement besoin de ce terrain pour réaliser un tas de projets au profit de toute la population», diront-ils. Plusieurs autres points figurent également dans la plateforme de revendications envoyée au chef de daïra et au wali notamment, dont le projet de canalisation de l’Oued Illoula qui est très proche du village Arafou. Les habitants de ce dernier exhortent les autorités afin de relancer le projet de canalisation de cet Oued dans l’immédiat. «La première étude date de 1967. Il fallait attendre l’année 1997 pour relancer la dernière étude. Mais à ce jour, le projet n’a pas encore vu le jour. Il y a un blocage flagrant entre l’APC et le service de l’hydraulique», estime M. Amri. La canalisation de ce oued, une fois réalisée, sera en mesure de récupérer des centaines d’hectares pour les deux communes. Ainsi, la population riveraine serait indemne en cas de son débordement.

Menad Chalal

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