Des études d’identification sont lancées par l’Agence nationale des études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF) pour asseoir les tracés des futures voies ferrées devant relier la ville de Bouira à celle de Sour El Ghozlane (distance de 32 kms sur le CW127), la ville de Sour El Ghozlane à Berrouaghia (distance de 100 kms sur les RN18 8) et Sour El Ghozlane à Aïn Lahdjal (58 kms sur la RN8). Pour mettre en œuvre ce nœud de communication ferroviaire, l’ANESRIF procède actuellement à l’étude d’identification des tracés, en tenant compte de toutes les contraintes du terrain et de ses atouts également. Toutes les directions techniques et celles chargées du foncier au niveau des trois wilayas de Bouira, Médéa et M’Sila ont été sollicitées pour participer à l’identification de ces tracés, en tenant compte de plusieurs paramètres: routes existantes ou en projets, terres agricoles ou forestières qu’il faudrait éventuellement traverser ou éviter, les plans d’eau de barrages ou de retenues collinaires, les conduites de gaz et d’eau, les lignes électriques, etc. Avec la ligne Bouira-Sour El Ghozlane qui se prolongera jusqu’à Aïn Lahdjal, c’est toute une stratégie de transport ferroviaire qui est développée entre les régions des Hauts Plateaux et du Tell dont les routes nationales et départementales sont aujourd’hui saturées. La RN8 en est l’exemple le plus éloquent. Il supporte une flotte de camions, de bus de transports de voyageurs et de véhicules légers qui génèrent des bouchons, des accidents, des retards et des surcoûts importants. Toute cette région est connue comme un bassin de production d’agrégats (gravier, sable de concassage), de ciment (Sour El Ghozlane et Hammam Dhalâa), de sable dunaire (à partir de Boussaâda) et de produits agricoles (Biskra et périmètre d’El Maâdher de Boussaâda). Ces produits sont transportés un peu partout, et particulièrement dans la direction de la Kabylie et Alger. Le point de chute de Aïn Lahdjal sera aussi un autre carrefour où se rencontreront la future voie qui vient de Bouira et celle qui suit la rocade des Hauts Plateaux (Tébessa-Tlemcen-Naâma). Quant à la ligne ferroviaire censée relier Sour El Ghozlane à Berrouaghia, elle longera probablement l’actuelle RN18 (Berroughia-Beni Silimane-Aïn Bessem), puis la portion de la RN8 qui traverse Raouraoua jusqu’à Sour El Ghozlane. Cette seconde ligne aura pour avantage de joindre la ligne Nord-Sud de Bouira-Sour El Ghozlane avec la ligne qui lui est parallèle, venant de la Chiffa vers Djelfa, en passant par Berroughia. C’est là un moyen précieux de décongestionner les voies routières de ces axes et de créer une fluidité de la circulation. Ce nœud ferroviaire- qui s’ajoute à la pénétrante routière de Oued El Berdi actuellement en chantier- fera de la région sud de la wilaya de Bouira un grand carrefour routier et ferroviaire. Ce qui, sans doute, renforcera les chances de la ville de Sour El Ghozlane à être érigée en chef-lieu de wilaya déléguée dans un futur découpage territorial, sachant qu’en 1958, cette région a été élevée au rang de département (département d’Aumale) pour une période de 10 mois, dans le contexte de la guerre de Libération.
Amar Naït Messaoud