Le 61 e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale a été célébré en grande pompe un peu partout dans la wilaya de Béjaïa. Et cela fait aussi 61 ans que les ossements de 14 martyrs du village Tabouaânant (14 kms d’Ighil Ali) « attendent » des sépultures à la hauteur de leur sacrifice! En effet, depuis l’indépendance du pays, les restes de ces 14 martyres, tombés au champ d’honneur durant la guerre de libération, ne sont pas inhumés avec les honneurs dans un carré propre à eux. Partout ailleurs, les martyrs sont mis à terre dans des cimetières de chouhadas respectables avec des mémoriaux, mais à Tabouaânant, les martyres sont enterrés dans des tombes anonymes sans aucune reconnaissance, déplore-t-on dans ce village, lequel a souffert des affres du colonialisme à l’instar des autres villages comme El Kelaâ, bombardé en 1957 par les forces coloniales barbares. Les villageois espèrent avoir un carré des martyrs afin de se recueillir à la mémoire de ces hommes et femmes qui ont donné leurs vies pour que ce pays vive en liberté. Le village de Tabouaânant a payé aussi un lourd tribut au terrorisme islamiste durant la décennie noire. L’hydre islamiste sans foi ni loi a, à travers ses groupuscules obscurantistes, semé la terreur dans ce village, en faisant fuir ses paisibles habitants, qui ne demandaient qu’à vivre en paix. Les autorités publiques devraient se pencher sérieusement sur le cas de ce village, où les conditions de vie sont difficiles, à cause des carences multiples, comme le manque de transport, la chute de la tension électrique, l’absence de l’aménagement urbain, l’absence d’infrastructures de sports et de loisirs pour les jeunes, etc. Cependant, il y a lieu de relever cette incurie consistant en cette fermeture inexpliquée de l’école primaire du village, laissée comme ça en proie à la dégradation. Alors que les élèves de ce village parcourent 30 kms chaque jour pour étudier à Ighil Ali dans le froid et le risque.
Syphax Y.
