Les travailleurs de Leader Meuble, usine de fabrication de meubles implantée à Taboukert, dans la commune de Tizi-Rached, demandent le départ du directeur général de l’entreprise.
Une revendication suite à laquelle des grèves successives ont, d’ailleurs, été initiées depuis quelque temps. Afin de souligner le problème soulevé au sein de Leader Meuble de Taboukert, la section syndicale locale affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), a rendu publique une déclaration dans laquelle on tente d’expliquer les principaux motifs qui ont fait que les travailleurs affiliés à ce syndicat réclament aujourd’hui le départ du directeur général de l’entreprise. Ainsi et d’emblée, ils ont tenu à dénoncer «les agissements disproportionnés, l’acharnement et le parti-pris du nouveau directeur». Ce dernier, installé en juin dernier, est accusé de ne pas encourager les travailleurs. Ainsi et toujours selon le document dont nous détenons une copie, on explique «qu’à ce jour et de part son attitude arrogante et son inexpérience au poste de directeur général, il ne cesse de détruire toute bonne volonté autour de lui». Les syndicalistes et les travailleurs de l’entreprise, toutes catégories socioprofessionnelle confondues, qui y sont affiliés, (cadres, maitrise, exécution) accusent aussi le responsable qui ne cesse «d’œuvrer pour des intérêts personnels occultes jamais avoués». Ils n’hésitent, d’ailleurs, pas à énumérer certains actions du directeur qu’ils pensent entrer dans ce même contexte. Les contestataires parlent ainsi de «sous-traitements chez les artisans, avec paiement à terme et vendre la même marchandise à crédits». «Le directeur réalise lui-même tous les achats pour passer directement des commandes avec des fournisseurs de sa région, en ignorant toutes les procédures d’achats», ajoute le même document dans lequel on cite aussi «l’organisation de réunions en cachette, après les heures de travail et les week-ends, avec certains responsables pris en otages». La section syndicale parle aussi de «recrutements en cachette dans certains postes inutiles, pour servir l’intérêt de ses amis», citant le dernier en date, à savoir «l’installation d’un assistant directeur général chargé de la sécurité (bien sûr un ami d’enfance)». Ceci, en plus de son comportement à l’égard des travailleurs qui a aussi été déploré. Ainsi, soutient le même document, le directeur général de Leader Meuble tient un langage déplacé envers l’ensemble de ses collaborateurs, tout en les menaçant à chaque fois de les traduire devant le juge. Aussi et d’après la même source, il fait des commérages à chaque occasion pour remonter les travailleurs les uns contre les autres». D’ailleurs, ajoute la section syndicale, «en trois mois au poste, il a su dresser tous les travailleurs contre lui avec ses agissement irrationnels», qui ont poussé aujourd’hui les travailleurs à réclamer le départ du responsable. La section syndicale dit avoir ouvert une pétition dans ce sens, chose qui lui a permis de récolter 343 signatures sur un total de 430 travailleurs que compte l’entreprise. Pour les syndicalistes, «80% des travailleurs demandent le départ immédiat et sans condition du directeur général de l’entreprise». Par ailleurs et toujours selon le même document, la section signataire explique que «cette manière de faire, basée sur la provocation, la division et le règne sans partage, n’est que la partie apparente de l’iceberg». Pour eux, «toute cette machination vise en réalité à porter le coup de grâce à une entreprise déjà fragilisée par des années de turbulence». Depuis maintenant plusieurs jours, l’usine connait des grèves successives et des sit-in à l’intérieur de l’établissement. Pour rappel, la même usine a déjà connu nombre de mouvements l’ayant bloquée de toutes activités. C’est le cas il y a deux années, lorsque l’usine a été paralysée par une grève illimitée qui a duré plus de trois mois, afin de réclamer la réorganisation de la section syndicale, entre autres revendications socioprofessionnelles soulevées.
Tassadit Ch.

