Les enseignants en grève ouverte

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Pour la troisième journée consécutive, les enseignants du lycée Mohamed Boucharaine de la ville de Bouira continuent leur mouvement de grève entamé mercredi dernier, pour exiger « l’annulation de la décision de licenciement d’un de leurs collègues ».

Une décision jugée arbitraire par le corps enseignant. Dans son communiqué rendu public mercredi dernier, des représentants de la section syndicale du Cnapest du même lycée qui se sont rendus hier à notre bureau, soutiennent que «le licenciement de l’enseignant Si Larbi Mohammed Said est contraire aux lois en vigueur». «Nous étions choqués par la décision prise à l’issue du conseil de discipline tenu mercredi matin pour statuer sur le cas de l’enseignant de l’histoire/géographie, Si Larbi. Nous nous attendions à une décision en sa faveur», a souligné la section syndicale dans son document. Les enseignants du lycée tiennent les responsables du secteur pour responsables de la déstabilisation de l’établissement. Ils exigent purement et simplement l’annulation de la décision de licenciement de l’enseignant qu’ils jugent contraire au texte de loi n° 181 du règlement de la fonction publique relatif aux sanctions du quatrième degré. Une autre revendication est mise en avant par les enseignants, celle exigeant de trouver un règlement juste, à même de permettre à l’enseignant licencié de parachever sa carrière professionnelle. Selon le responsable de la section syndicale du lycée (Cnapest), l’enseignant Si Larbi comptabilise plus de 28 ans de service dans l’éducation nationale. Pour lui, il est inconcevable de licencier un enseignant qui a consacré la moitié de sa vie à servir l’éducation. Il est utile de préciser qu’un conseil de discipline a été convoqué mercredi dernier pour statuer sur le cas de l’enseignant Si Larbi, souffrant de problèmes de santé. Aavaient pris part à ce conseil de discipline, le représentant de l’administration, en l’occurrence le DE, et les enseignants membres de la commission paritaire. Fait marquant : les représentants des enseignants, membres de la commission paritaire ont rejeté dans le fond et dans la forme cette réunion et son déroulement. C’est du moins ce qui a été relevé dans le document adressé au ministère de la tutelle et signé par 5 représentants d’enseignants, dont nous détenons une copie. Dans la missive en question, les membres de la commission paritaire affirment que «les procédures et délibérations du conseil de discipline sont incorrectes et contraires aux lois en vigueur». Dans le même document, les signataires ont relevé une infraction de la part du directeur de l’éducation des textes règlementaires et législatifs en vigueur dans le cadre du conseil de discipline du 4 novembre dernier. Il est, entre autres, fait mention de l’infraction aux lois 64, 163, 164, 165 et 166 de l’ordonnance. Un peu plus explicite, les rédacteurs du document résument les infractions à «l’inexistence d’une enquête dans l’affaire de l’enseignant, de la date du constat et du rapport justificatif de la tutelle, en l’occurrence la DE». Pour les enseignants membres de la commission paritaire, «le conseil de discipline ne s’est pas appuyé sur un rapport justificatif de la DE et celle-ci s’est juste contentée de l’unique rapport du directeur du lycée datant du 22/09/2015». Selon eux, le directeur du lycée s’est borné aux seules observations de l’enseignant en dehors des salles de cours, et son constat ne s’est pas appuyé sur d’éventuels rapports des élèves, de leurs parents et de la surveillance générale. Sur le déroulement du conseil de discipline, les signataires du document soutiennent que «la séance s’est déroulée à sens unique avec une volonté affichée du DE de licencier l’enseignant». Selon eux, le DE a fait fi des propositions des membres de la commission suggérant entre autres : La mise en place d’un poste aménagé en adéquation avec l’état de santé de l’enseignant Si Larbi, sa mise à disposition, l’institution d’une commission d’enquête pour vérifier la véracité des faits ou encore l’allègement du volume horaire de l’enseignant. Les signataires du rapport notent enfin le fait que «le DE ait insisté sur ‘’ la solution licenciement’’ en la proposant au vote à bulletin secret». Une proposition rejetée par les représentants des enseignants.

D. M

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