“Réduire au maximum l’importation du matériel et des intrants des ressources halieutiques, en plus de la création des postes d’emplois», tel est l’objectif du lancement de l’économie bleue, celle préservant l’environnement dans notre secteur, telle est l’explication donnée, hier, par le directeur de la pêche de Boumerdès, M. Chérif Kadri Il rappellera que cette région a été choisie comme zone pilote pour une telle opération, et ce, sur la base d’une sélection minutieuse de différentes wilayas côtières. Comme atouts du département de l’ex Rocher Noir, avec son littoral de 90 kms, l’on cite ses multiples plages, barrages et oueds, à l’instar de ceux des Issers et une partie du Sébaou qui fournissent un important apport hydrique. C’est, donc, une région qui peut prétendre à un développement prometteur en matière de pêche et d’aquaculture. D’autant que cette wilaya dispose, a-t-on indiqué de deux ports de pêche opérationnels : l’un à Zemmouri et l’autre à Dellys, avec une production annuelle de 16 000 tonnes de poissons au total. À ces infrastructures portuaires s’ajoutent une troisième en voie d’achèvement à Cap Djinet et neuf plages d’échouage. Le colloque international de deux jours, organisé il y a deux semaines à l’institut hôtelier de l’ex Figuier, s’était articulé à juste titre sur la concrétisation des principes de croissance bleue sur la base d’un nouveau projet dénommé « cluster maritime ». Lancé tout récemment à Zemmouri El Bahri, ce nouveau plan visant la valorisation des produits de la pêche et de l’aquaculture, est essentiellement basé sur la coordination entre de nombreux secteurs. » Ce projet cluster que certains pays de la rive nord promettent d’aider, notamment sur le plan de la formation, est susceptible de renforcer le développement intégré local et même régional », expliquera encore le directeur départemental de la pêche. Un tel développement s’articule à proprement parler sur l’amélioration de l’activité des marins pêcheurs, induisant nécessairement le meilleur rendement possible, avec de nouveaux produits à plus grande valeur ajoutée. S’y ajoutent la production locale des intrants et divers équipements, en plus du renforcement de la formation professionnelle, l’encouragement de l’innovation et la contribution à l’optimisation des ressources, telles les matières premières et énergiques. Le choix du site de Zemmouri El Bahri pour le lancement de »cluster maritime » n’est guère fortuit. Disposant de 200 unités de pêche, cette infrastructure portuaire a été dotée, il y a peu, d’une halle à marée moderne assez bien équipée. Des formations en matière de pêche et d’aquaculture sont enseignées au niveau du CFPA de la commune de l’ex Courbet, où se concentrent pas moins de quatre entreprises de construction navale. Les habitants qui commençaient de tourner le dos à la mer, à la fin des années 1980, reviennent progressivement à ce métier qui avait hissé leur contrée au diapason, surtout au moment du fonctionnement de ces quatre usines de conditionnement du poisson. «Il n’est guère impossible de remettre en marche ces unités économiques et même d’en créer d’autres», espère-t-on.
Salim Haddou