La mosquée livrée à l’abandon

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La mosquée d'Ath Vouali dont les supports (piliers) sont complètement dégradés et les murs porteurs parcourus de fissures qui s'élargissent au fil du temps – des dégradations qui se sont manifestées et aggravées depuis une année, n'est toujours pas prise en charge-, malgré la menace qui plane sur les fidèles qui la fréquentent et les riverains.

Ceci bien qu’une enveloppe financière qui frôle les deux milliards de centimes lui soit attribuée, depuis plusieurs mois, par le ministère des Affaires religieuses, pour sa reconstruction, selon un membre de l’association religieuse de ce lieu de culte. L’hiver qui s’approche avec ses violentes perturbations climatiques, achèvera sans aucun doute son délabrement et multipliera le danger et les risques d’effondrement. Ce même membre de l’association religieuse que nous avons rencontré dimanche dernier, a tenu à dénoncer le retard mis pour procéder dans un premier lieu à sa démolition afin d’écarter le danger qu’elle fait planer sur tout un quartier populeux et des dizaines de fideles la fréquentant. Une opération qui revêt le caractère d’une urgence absolue, ajoutée à sa reconstruction qui prendrait sans aucun doute du temps, et ce, en raison du manque du foncier et l’obligation de sa réédification sur l’assiette même de cette mosquée délabrée. Rappelons qu’en se basant sur le rapport du CTC du mois de mai 2014, le bureau d’étude auquel s’est adressée l’association religieuse de cette mosquée pour le suivi de son dossier a, dans une première réaction, recommandé sa fermeture, l’évacuation des fidèles qui la fréquentent et la création d’un périmètre de sécurité autour de cette bâtisse qui risque de s’effondrer à tout moment. Dans un rapport établi par un expert technique en avril 2015 après un diagnostic complet, l’on relève le même constat. Un état de fait rapporté dans une correspondance adressée à la Direction des affaires religieuses de la wilaya et aux autorités locales par l’association religieuse d’Ath Vouali, de la commune d’Ath Mansour, en date du 30/04/2015, dont une copie nous a été remise (voir notre article du 07/05/2015). Les raisons qui ont conduit à ce dangereux délabrement de la mosquée sont le non-respect des normes techniques lors de sa construction, telles que la qualité du sable qui contient du sel à l’origine d’une rapide érosion du ferraillage de l’ossature, le dosage du mortier et enfin le diamètre non conforme des barres de fer utilisées pour les poteaux et les ceintures. Le fait qui reste préoccupant au plus haut point et qui doit faire réagir en urgence les pouvoirs publics, est l’emplacement de cet impressionnant édifice au beau milieu du village, dont l’esplanade est aménagée en place publique, Tajmaâth, en plus d’être longée étroitement de tous les côtés par des ruelles qui desservent les quartiers riverains. Le danger qu’elle revêt à l’heure actuelle ne s’arrête pas uniquement à la menace de l’effondrement sans avertir, sachant que ce village à forte concentration démographique est réalisé en flanc d’une haute colline sur un terrain fort incliné. Du coup, l’un des plus populeux quartiers mitoyens, Ahriq en l’occurrence, se situant sur la partie inférieure par rapport à la mosquée, se retrouve surplombé par l’édifice et son haut minaret qui frôle les 25m de hauteur. Rien que la chute de ce haut minaret dont la base est fort dégradée, provoquerait une catastrophe, d’où l’empressement du bureau d’études à recommander son évacuation et la création d’un périmètre de sécurité qui doit en toute logique dépasser un rayon de 50 mètres tout autour, à moins de procéder immédiatement à sa démolition comme stipulé dans le rapport du BET pour pallier à toute éventualité et sécuriser les riverains.

Oulaid Soualah

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