La magie des formes et des couleurs

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Les toiles de Meziane Boudjemaâ, natif de la région d’Ath Aidel, nous convie à une immersion dans le boyau de la vie traditionnelle kabyle. C’est une suave escapade rétrospective, qui nous réconcilie avec certains aspects du patrimoine ancestral. Des éléments, autrefois tenus en haute estime, valorisés et sacralisés, aujourd’hui victimes du désintérêt, jusqu’à tomber en déshérence. «Ma démarche poursuit pour dessein de rendre compte de certaines valeurs et mythes fondateurs, qui ont fait la fierté de nos aïeux, et de plaider pour leur réhabilitation et leur revalorisation», dira l’artiste, entre deux coups de pinceau. Le village tient lieu de muse et d’égérie pour l’artiste qui semble débordant d’inspiration et dégoulinant d’imagination. D’un expressionnisme abstrait, «Noria» et autre «Moulin», sont parmi la myriade des thèmes traités et où la vigueur des lignes et la richesse chromatique soulignent l’intensité expressive. Des toiles suintant le primitivisme, décliné par la virtualité des couleurs, la simplification formelle et l’impétuosité graphique. Dans une autre toile intitulée «Fontaine cristalline», la tendance flirte avec l’abstraction lyrique. L’œuvre alliant un penchant primitiviste avec la fraicheur de la touche. D’une stylisation audacieuse, «Clairière» est une œuvre picturale traduisant des impressions fugitives. Ici, la nature est exubérante. Elle est saisie par la particularité de l’instant. D’une banalité déconcertante, le paysage suggère de se focaliser sur l’effet d’instantané transfigurant la réalité. Enfin, «Travaux champêtres» met à l’honneur la liberté de la forme et la subjectivité de la couleur. Ce poème pictural est une œuvre sensuelle d’une beauté surréaliste. La touche y est caressante, les couleurs et les lignes pures.

Nacer Maouche

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