Des travailleurs de Leader Meuble dans la rue

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Les travailleurs de Leader Meuble à Taboukert intensifient leurs actions de protestation pour réclamer le départ du directeur de l’usine. Hier et en parallèle à la grève paralysant l’usine, les protestataires ont procédé à la fermeture de la RN12.

Depuis plusieurs jours, l’usine Leader de fabrication de meuble sise à Taboukert, dans la localité de Tizi Rached, vit au rythme de la tourmente. Et pour cause, des travailleurs sont montés au front, initiant des grèves à répétition afin de réclamer le départ pur et simple du directeur général de l’entreprise. Ainsi, depuis jeudi, l’usine est de nouveau bloquée et les travailleurs n’ont pas rejoint leurs postes respectifs. Mais hier, une autre action de rue a été décidée par les protestataires en parallèle à la grève ; ils ont fermé tôt dans la matinée d’hier la RN12 à proximité de l’usine, à la circulation. Une action dont l’impact a été vécu par des milliers de voyageurs et usagers de cette route à grand trafic. Dès 8 heures du matin, des dizaines de travailleurs précédés par les membres de la section syndicale locale de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), ont barricadé la route. Parfois, en chaîne humaine mais aussi en usant de véhicules, les deux voies de la RN12 ont été bloquées. Des banderoles sur lesquelles ont été portés les objets de protestation de ces travailleurs ont été placées ça et là. Ainsi, on pouvait lire «Taboukert reste Taboukert» et «vivent les cadres et travailleurs de LMT (Leader Meuble Taboukert)» parmi les slogans. Le passage étant bloqué il n’était plus question de passaer pour les automobilistes venant des deux sens, et voilà que débutent une interminable attente dans les véhicules, l’encombrement sur des centaines de kilomètres et l’anarchie. Ceci avant que certains ne se résignent à faire demi tour pour tenter de prendre des détours par Fréha notamment, une route qui n’a pas manqué de connaître la même situation d’encombrement en un laps de temps. L’action de ces travailleurs se veut «dénonciatrice d’agissements du directeur général de Leader Meuble». En effet et selon un communiqué rendu public récemment par la section syndicale locale, la principale (et seule) revendication des manifestant est le départ de ce responsable. Ce dernier, installé en juin dernier, est accusé pour rappel, de ne «pas encourager les travailleurs» et «d’œuvrer pour des intérêts personnels». La section syndicale dénonçait aussi des recrutements dans le cercle des proches du directeur, entre autres reproche que les grévistes portent au premier représentent de l’unité citée dans leur précédente déclaration. Dans un premier temps, des grèves successives avaient été initiées en plus de sit-in à l’intérieur de l’usine. Mais hier, les travailleurs protestataires ont décidé de porter leurs actions en dehors des murs de l’usine, car «personne ne s’est intéressé à notre action depuis que nous l’avons entamée, ni au niveau local, ni encore moins au niveau de la wilaya», avait expliqué à la veille de l’action Kamel Betoche, le chargé des conflits à la section syndicale. Mais cette façon d’agir n’a pas fait l’unanimité parmi la population «pénalisée». En effet, les usagers et voyageurs bloqués hier n’ont pas manqué de nous interpeller pour monter leur «mécontentement». Ils se demandaient en effet «quel était le tort du simple citoyen, empêché de se rendre à son travail et à ses occupations, dans une crise interne qui secoue l’usine de Taboukert». Pour une autre citoyenne, étudiante, «bloquer l’usine, initier des marches et rassemblements devant les instances compétentes aurait évité le risque de se mettre toute la population à dos». Il est à noter que la route a été rouverte vers la mi-journée permettant au trafic routier de se rétablir.

Tassadit Ch.

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