«L’Espagne est le premier partenaire économique de l’Algérie»

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La ville de Bougie, ou de Bugia comme l’appelaient les espagnols, a reçu une visite surprise d’une éminente personnalité diplomatique européenne, en la personne d’Alejandro Polanco, accompagné de son épouse.

L’ambassadeur d’Espagne en Algérie a été l’invité du Sénateur Salah Derradji qui a tenu à jouer son rôle de diplomate parlementaire. Il souhaite ainsi contribuer à faire connaître son pays et sa région aux étrangers qui la connaissent si peu. C’est donc dimanche dernier que son excellence, Monsieur l’ambassadeur du royaume d’Espagne à Alger, a foulé le sol de la ville aux mille lumières, celle où naguère avait régné Pedro Navaro, et qui a reçu en son temps l’éminent Charles Quint. C’est leur première visite à Béjaïa, et ils ont eu la chance d’y trouver un temps magnifique, qui leur a permis d’effectuer une visite agréable aux sites historiques et naturels. Mais auparavant, c’était autour d’une tasse de thé que la rencontre a eu lieu et la discussion autour des sujets intéressants les deux pays, abordés. Selon Alejandro Polanco, «l’Espagne est le premier partenaire économique de l’Algérie, avec quinze milliards de dollars d’échanges commerciaux dans tous les domaines. Pas seulement dans le domaine gazier, où les deux pays ont signé des accords à long terme». C’est d’ailleurs une période où les relations entre l’Algérie et l’Espagne sont en train d’atteindre la phase de maturité et d’excellence. Il y a beaucoup d’indicateurs qui montrent que les relations entre les deux pays sont promises à un avenir radieux, puisqu’il y a volonté de part et d’autre d’aller de l’avant. L’Espagne souhaite, d’ailleurs, investir d’avantage en Algérie, puisque «les opportunités d’affaires sont nombreuses». Malgré le fait que les espagnols connaissent très peu l’Algérie, cela ne décourage pas l’ambassadeur qui reconnait «qu’il y a des efforts à faire dans ce domaine». Mais il attire notre attention sur le fait que «l’Espagne est l’un des rares pays à posséder deux consulats généraux en Algérie». Le nombre de personnes qui étudient et apprennent l’espagnol dans notre pays est d’environ quarante mille, et le nombre d’enseignants est évalué à environ sept cents. Il y a donc de l’espoir de voir de vrais échanges s’installer et se développer entre les deux pays. D’ailleurs, l’ambassadeur Polanco et le sénateur Derradji ont décidé d’unir leurs efforts pour «encourager l’ouverture d’un département de langue espagnole à l’université de Béjaïa». Il faudra certainement former des enseignants, mais les deux parties ne craignent pas de se lancer dans la bataille. Il suffirait que la partie algérienne présente un projet pour que les espagnols le prennent en main. Alejandro Polanco a également tenu à rappeler «qu’il y a plus d’étudiants à l’Institut Servantes d’Alger que partout ailleurs dans le Maghreb». Preuve en est de l’intérêt que portent les algériens à la langue et à la culture espagnoles. Cela augure d’un avenir prometteur. «Déjà il y a cinq vols quotidiens entre les deux pays, et le nombre de demandes de visas avoisine les cent mille annuels, avec un taux d’acceptation de près de quatre-vingt pour cent. L’Espagne a aussi commencé à octroyer des visas longs séjours aux algériens, vu que leurs déplacements vers ce pays deviennent plus fréquents et plus réguliers». En plus des deux milliers d’espagnols qui vivent en Algérie, il y en a beaucoup d’autres qui viennent régulièrement pour des séjours de courtes durées, principalement dans le cadre des affaires ou des échanges scientifiques et culturels entre diverses institutions des deux pays. Conduits par le sénateur Salah Derradji, le couple diplomatique a ensuite été guidé par Malek Djellouli, président de l’association éco-touristique des Aiguades, qui a fourni toutes sortes d’explications aux invités espagnols. Depuis le Pic des Singes jusqu’aux palais de Bordj Moussa et de la Casbah, toutes sortes d’explications ont été données par le guide de circonstance. Le couple a été émerveillé par le site du Pic des Singes et a été particulièrement intéressé par les deux palais, où l’histoire avait réuni, il fut un temps, les deux pays. D’ailleurs, Alejandro Polanco a tenu à allumer une bougie à Bordj Moussa, en hommage aux sept hommes qui avaient risqué leurs vies pour libérer le fort. La visite du palais a de toute évidence eu de l’effet sur l’ambassadeur. Il a proposé d’aider à organiser à l’intérieur du site, une exposition spéciale, constituée des archives des cartes anciennes retraçant différents endroits et places de la région. De même qu’au niveau de la bibliothèque de la Casbah, il a été sensible à la demande exprimée d’aider à enrichir le fonds documentaire par des livres relatant l’histoire espagnole dans la région. Dans l’ensemble, le couple a beaucoup aimé son séjour dans cette ville qui l’a accueillie et lui a ouvert ses bras. Le sénateur Derradji est convaincu que si chaque parlementaire invitait des étrangers à découvrir sa région, l’image de l’Algérie s’en trouverait beaucoup améliorée. Il y a quelques années, c’était l’ambassadeur des Etats-Unis que le sénateur avait invité à Béjaïa. Et il a promis que d’autres suivront.

N. Si Yani

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