«Les chiffres de l’hécatombe routière sont terribles chaque année dans notre pays», a déploré le ministre des Transports Boumdjemâa Talai, hier, lors du coup d’envoi des journées de sensibilisation sur les accidents de la circulation programmées jusqu’au 12 du mois courant à la maison de la culture Rachid Mimouni de Boumerdès. Le haut commis de l’Etat recommandera aux instances concernées d’appliquer impérativement les mesures permettant tout au moins de réduire l’intensité de ce fléau, en soulignant que «La responsabilité incombe aussi bien aux autorités qu’à la société civile». Une demi-heure plus tôt, il avait tenu un point de presse, où il a rappelé l’application prochaine de la sanction du retrait de points au conducteur de tout véhicule contrevenant. Il annoncera à cet effet, que le permis de conduire biométrique à points sera prêt au début de l’année 2016. « Nous aurons notre permis biométrique à points en début 2016 », a affirmé M. Talai, précisant que les services de son département ministériel « sont fin prêts techniquement » pour le lancement de la mise en circulation de ce document dans les délais, grâce « au travail quotidien en coordination avec le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales». Interrogé par un confrère sur l’état du tronçon ferroviaire reliant Thénia à Oued Aïssi, le ministre répliqua qu’il était là hier, pour le volet des accidents routiers, en précisant que la SNCF était en mesure d’établir un bilan sur la ligne ferroviaire précitée. Mais il notera cependant que les études de son département ministériel enregistrent actuellement des travaux d’installation et de rénovation d’au moins 3 250 kms de lignes de chemins de fer sur les 6 500 kms prévus dans le plan actuel de développement. Axée particulièrement sur les accidents de la circulation automobile, la rencontre d’hier avait débuté en présence du ministre et de la wali Nouria Yaminaz Zerhouni, par un documentaire montrant des images insoutenables de personnes déchiquetées, mutilées suite aux accidents, avec des témoignages poignants des blessés, dont certains sont désormais invalides. L’une des résolutions d’une récente réunion, programmée à Alger, avait déclaré illicite toute infraction au code de la route, sur la base du principe islamique qui considère »toute nuisance à Soi même et à Autrui comme étant un pêché ». Cette assertion a été prononcée par un membre de la direction des affaires religieuses. Prenant la parole, un représentant de la Gendarmerie nationale insistera lui sur la nécessité d’appliquer strictement les lois répressives et de ne pas se contenter des mesures préventives, pour espérer une diminution de l’ampleur des drames routiers. Le même message, à quelques nuances près, a été transmis à l’assistance par le représentant de la direction générale de la Sûreté nationale. Quatre journées seront consacrées, donc, à la sensibilisation contre ce fléau national, qui occasionne chaque année plus de 4000 morts et des milliers de blessés, la plupart gravement touchés. En sept mois, la wilaya de Boumerdès a, elle seule, comptabilisé une augmentation de 23 décès, soit un taux de 41, 82% par rapport à l’année 2014, occupant ainsi la 9ème place au niveau national. Toutes les directions, à leur tête celle des transports, sont présentes lors de cette manifestation qui sera accompagnée de caravanes au chef-lieu de la wilaya et d’autres sorties dans certains tronçons routiers sensibles.
L’action s’articulera sur quatre des principales causes de ce phénomène, les deux premières sont liées au facteur humain, l’excès de vitesse et l’inattention des piétons, alors que les deux autres relèvent de l’état des véhicules et de la topographie des endroits théâtres des accidents. «S’il y a excès de vitesse, la vie cesse», est l’un des crédos utilisés dans cette manifestation de quatre jours, dont les résolutions seront sans doute bénéfiques non seulement pour la wilaya de Boumerdès, mais aussi pour le pays tout entier, actuellement classé à la 3ème place, après l’Egypte, pourtant bien plus peuplée, et l’Arabie Saoudite, a-t-on appris.
Salim Haddou
