Installée depuis 2005 dans un bureau mis à sa disposition par la daïra de Seddouk au sein de son siège, situé à la cité Haddouche dans la ville de Seddouk, l’agence nationale de gestion du microcrédit aide des personnes sans activité, jeunes ou âgées, à s’insérer dans la vie active.
Et ce, dans le cadre d’un financement triangulaire qui est composé du crédit bancaire, du crédit du trésor et de l’apport du promoteur. Elle participe à la résomption du chômage des personnes âgées de plus de 25 ans et sans limite d’âge, c’est-à-dire, ouverte à toutes personnes même sexagénaires, encore aptes à travailler et ayant un savoir faire prouvé. Elle contribue, par ricochet, au développement des communes du douar d’Ath Aidel dans la haute vallée de la Soummam. Le bureau de l’AGEM de la daïra de Seddouk est géré par Kherbouche Fatiha et Yakoubi L’hacen, deux agents connues pour leurs compétences et qui œuvrent pour satisfaire un maximum de déposants de dossiers en améliorant la qualité de service, notamment l’accueil et toutes dispositions susceptibles de contribuer à l’accélération dans la durée de l’examen des dossiers. Lors de notre visite à ce bureau, dimanche dernier, c’est Kherbouche Fatiha qui s’est chargée de nous fournir les informations demandées. «Dès réception du dossier, on commence par un petit entretien avec le promoteur pour savoir si réellement il habite dans une commune relevant de notre rayon d’exploitation, ce qu’il justifiera par une attestation de résidence. Comme, il déclinera sa date de naissance pour savoir s’il rentre dans la tranche d’âge exigée pour qu’un promoteur soit éligible. On doit savoir s’il n’a pas de retraite ou n’est pas affilié à la CNAS ou la CASNOS. On doit aussi détecter qu’il a un savoir faire et qu’il est du métier pour l’activité qu’il entend exercer», a expliquer notre interlocutrice, qui a continué dans le même ordre d’idées en informant qu’une fois toutes ces conditions réunies, le dossier est acheminé vers la commission d’éligibilité que préside le directeur de l’ANGEM et qui se réunit une à deux fois par mois. Selon cette préposée au service, une fois le dossier accepté par la commission, une décision d’éligibilité est délivrée au promoteur qui doit compléter son dossier chez l’ANEM qui s’en chargera de l’envoyer à une banque désignée qui le prendra en charge. Notre interlocutrice informe que durant l’année en cours, c’est-à-dire 2015 et avant même qu’elle ne boucle les douze mois, plus de 200 dossiers au total ont été traités par le bureau de Seddouk. Elle nous donnera même les détails par types de crédits. «Les femmes au foyers bénéficient d’un microcrédit de 40.000,00 dinars destiné pour l’acquisition de matières premières. Sur les 165 dossiers réceptionnés, 131 ont été déjà traités et le reste est en cours de traitement. La frange la plus touchée est la femme rurale vivant dans les villages reculés. La plupart des promotrices investissent le tissage et la couture. Certaines sont ancrées dans l’activité traditionnelle ressuscitant un patrimoine ancien en voie de disparition, d’autres ayant fait des études dans le domaine préfèrent moderniser leurs activités», a souligné notre interlocutrice qui a expliqué par ailleurs, que 15 dossiers ont été traités dans le cadre du microcrédit de 100.000,00 dinars destiné aux jeunes artisans pour l’acquisition de matières premières. Et elle mettra en exergue aussi le microcrédit de 1.000.000,00 de dinars destiné pour de jeunes promoteurs désirant créer de petites entreprises. Elle dira à cet effet : «sur les 54 dossiers déposés, 31 dossiers ont été déjà traités. Les promoteurs ont choisi, pour la plupart, les activités artisanales ou de productions. Néanmoins 12 dossiers concernent des commerces ambulants pour l’acquisition de camionnettes». Du côté des jeunes demandeurs de microcrédit, certains butent sur des problèmes notamment au niveau des banques qui n’arrivent pas à satisfaire toutes les demandes, mettant en relief les déficits en ressources humaines. Mais pour les promoteurs, la bureaucratie maitresse des lieux au niveau des banques est à l’origine du rejet des dossiers ou dans la lenteur dans leur traitement. Certains évoquent l’arnaque des fournisseurs lesquels vont jusqu’à livrer du matériel d’occasion rénové à la place du neuf. De tout ce qui précède, la satisfaction est plus conséquente que la déception chez des personnes à la recherche d’une insertion professionnelle dans la vie active à qui l’ANGEM ouvre la voie pour pouvoir y arriver. Certains réussissent bien évidemment dans leur œuvre, d’autres, néanmoins, sombrent dans la désolation en échouant dans leur entreprise et du coup, ils retournent à la case départ en se retrouvant chômeurs de plus belle avec en prime un fardeau sur les épaules composé des crédits à rembourser.
L.Beddar