Mohamed Iguerbouchene à l’honneur

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Mohand Iguerbouchene revient cette semaine à Tizi-Ouzou. En effet, la 3ème édition du concours de la musique instrumentale classique « Mohamed Iguerbouchene » sera lancée les 13 et 14 Novembre en cours à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.

Cette manifestation culturelle sera organisée par la direction de la culture de la wilaya en collaboration avec l’association culturelle Mohand Iguerbouchene. À cet effet, l’œuvre artistique de ce monument de la musique sera énoncée durant ces deux jours au grand public ainsi qu’aux amateurs de la musique qui auront à connaître la dimension universelle de l’œuvre de Mohamed Iguerbouchene. Un riche programme a été préparé à l’occasion, par les organisateurs, à savoir des conférences et communications qu’animeront, entre autres Mouloud Ounnoughene, qui seront centrées sur la vie et la production artistique de Mohand Iguerbouchene. Egalement, une grande exposition retraçant la vie et l’œuvre de cet éminent artiste se tiendra dans les halls de la Maison de la culture de Tizi-Ouzou. De même, de jeunes auteurs et passionnés de la musique auront à se concurrencer afin d’arracher le prestigieux prix Mohand Iguerbouchene. Pour rappel, Mohand Iguerbouchene, compositeur algérien, est né le 13 Novembre 1907 à Ait Ouchène, commune d’Aghribs de la région d’Azeffoun en Kabylie. Il entra à l’école à l’âge de 06 ans dans l’établissement Sarrouy à Alger. À l’âge de 12 ans, il intégra le monde de la musique en s’initiant à des cours de Solfège. Ayant un don extraordinaire pour la musique, il sera découvert à l’âge de 15 ans par le Comte Ecossais, Fraser Ross. Ce dernier décida de l’aider à développer sa formation et le conduira, par la suite, à Manchester où il intégra le «Royal Northern College of Music» en 1922. Il intégra également durant la même période la prestigieuse Royal Academy of Music à Londres. En 1924, il profita de l’appui de Ross Fraser pour se rendre à Viennes, en Autriche, pour parfaire son art et faire progresser ses connaissances auprès d’Alfred Kronfeld. En 1925, à l’âge de 18 ans, il réussit son premier concert à Bregenz, sur le lac de Constance. Il obtint ainsi le premier prix de composition d’harmonie et contrepoint ainsi que le premier prix d’instrumentation et de piano. En 1934, Mohand Iguerbouchene entra à la société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) comme auteur-compositeur, et toujours dans la même année, comme membre de la société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD). En 1937, il écrivit la partition du film Terre idéale en Tunisie, une œuvre dont il réussit à obtenir la renommée mondiale. En 1938, il rencontra, à Paris, Salim Hallali, un chanteur d’origine algérienne auquel Mohand Iguerbouchene écrira une cinquantaine de titres interprétés dans un style Flamenco en arabe. Durant la même année, il retourna en Angleterre, invité par la BBC pour diriger l’une de ses symphonies, d’où il présentera une 3e Rapsodie mauresque, dans la même continuité que celles qui lui procurèrent un grand succès en Autiche. En 1940, Paris Mondial lui confia sa direction musicale, et de cet établissement qu’il œuvrera à composer une vingtaine de courts-métrages de la maison mercier film INC. De même, en 1945, il composa une centaine de mélodies d’après les poèmes des Milles et Une Nuits, de Rabindranath Tagore. En 1952, il signa la musique du film du Pierre Cardinal, «Au cœur de la Casbah». Il est à noter, par ailleurs, que Mohamed Iguerbouchene avait collaboré avec une pléiade d’artistes algériens et nord-africains, en les aidants à se lancer dans la vie artistique, entre autres, Rachid Ksentini, Ahmed Agoumi, Mohamed El-Kamel, Salim Hallali, Farid Sifaoui et Soraya Naguib. Mohamed Iguerbouchene meurt dans l’anonymat total en 1966 à l’âge de 59 ans à Alger des suite d’une longue maladie.

Rachid B.

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