Mobilisée encore depuis près de deux mois, au cours desquels elle a notamment organisé la campagne d’ »octobre rose » suivie d’une journée de sensibilisation contre le cancer au chef-lieu de wilaya, l’association départementale Rahma programme, pour aujourd’hui samedi, une opération de dépistage du cancer du sein à la polyclinique de Bordj Ménaïel. Sa présidente, Malika Razi, n’ignore guère, loin s’en faut, la nécessité d’exploiter le temps rationnellement dans l’accomplissement de sa tâche humanitaire.
»Les professionnels de la santé mobilisés constamment à nos côtés, nous ont appris que chaque minute est importante pour les patients, notamment ceux souffrant de cancer », nous a-t-elle confié il y a deux jours de cela. Empreint d’humanité près de dix médecins, notamment des spécialistes en oncologie, prendront donc en charge la déferlante de femmes, aujourd’hui, au niveau de la structure sanitaire sus mentionnée. À l’instar de celles précédentes ayant eu lieu successivement à Chabet El Amer, Naciria et Afir, l’action d’aujourd’hui s’articule autour des consultations génétiques des tests cliniques, éventuellement suivies de mammographies pour ces femmes de 45 à 65 ans. Le nombre de patientes attendues aujourd’hui dans ce grand centre urbain sera évidemment plus élevé que ceux enregistrés, il y a peu, au niveau de ces localités semi rurales, où le dépistage y avait duré pourtant, toute la journée. »Exerçant pour la plupart dans les hôpitaux d’Alger, à l’exemple du professeur Hakimi Nasreddine du centre Pierre et Marie Curie, et de l’oncologue Miliani Djamila, ces praticiens ne ménageront aucun effort pour la réussite de leur mission, qu’ils accomplissent bénévolement, comme à l’accoutumée », tiendra à souligner la présidente de l’association Rahma. Le milieu médical et paramédical est conscient de l’importance d’un tel engagement au profit de cette gente féminine qui encourt le risque du cancer du sein à hauteur de 99%. En témoigne, a-t-elle argumenté «la participation d’une gynécologue ayant son propre cabinet à l’ex Rocher Noir, en plus de celles d’autres membres du personnel médical local, à cette action de prévention collective contre cette maladie redoutable ». Jusqu’en 2008, on enregistrait pas moins de 3 500 morts chaque année sur un nombre de 7 500 cas de cancer du sein enregistrés. Le ministère de tutelle, soutenu par des associations locales concernées, s’est attelé à en réduire le nombre de décès. La priorité est donnée, bien entendue, au dépistage. D’autant qu’une telle opération, pour peu qu’elle soit effectuée précocement, permet de guérir efficacement ce type de cancer avec des traitements moins lourds. Tant à Boumerdès que dans d’autres wilayas, les directions de la santé et de la population encouragent de telles actions qui permettent surtout de sauver des vies humaines en plus du désengorgement des pavillons d’urgence d’oncologie, où les dépenses pour la prise en charge des malades sont fort coûteux. L’association départementale Rahma fait état, déjà d’au moins 190 cas suspects, sur 2 669 femmes dépistées dans les trois municipalités susmentionnées. «Ces cas présentant un indice de cette maladie bénéficient en urgence d’un suivi rigoureux dans certains hôpitaux de la wilaya ou au niveau des structures sanitaires spécialisées de la capitale», assurera la présidente Malika Razi.
Salim Haddou