«Tamacahut n waman (Une légende d’eau)» sur CD

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Allaoua Benkhider fouine dans le terroir de Toudja, sa région natale, en sélectionne «tamacahut n waman», la revisite, y met toute sa sensibilité d’artiste et de pédagogue et décide, au grand bonheur des amateurs de belles choses, de l’imprimer sur CD. D’emblée, on est agréablement surpris par le fond instrumental mis à la disposition d’une voix chaleureuse d’un Alloua qui s’avèrera un très bon conteur. Cette heureuse combinaison servira un kabyle (la langue) fluide ne souffrant d’aucun couac néologique. C’est carrément l’ambiance de petits-enfants entourant leur grand-mère conteuse, autour d’un kanun, qui s’en dégage, à peine Benkhider entame-t-il sa tamacahut.

Dans «tamacahut n waman», il est question de deux villages séparés par une montagne. Dans le village du Couchant, l’eau est abondante. Par contre dans l’autre village, celui du Levant, l’eau manque.

L’abondance de l’eau fait perdre la tête aux villageois du Couchant. Ils souillent l’eau, ne permettent à aucun étranger de passage d’y étancher sa soif, persécutent la faune…

Mais mère nature ne laissa pas faire sans impunité : le Couchant est privé d’eau. La sécheresse s’y installe. Les villageois paniquent. Ils vont voir le sage du village. Ce dernier, impuissant, va demander conseil à l’Ermite. L’anachorète recommande aux villageois de prier Anzar, le Dieu de la pluie, comme suit :

«Ay Anzar ndeh s r3ud/ Ad d-ghlin wamn neffud/ Ay Anzar bru-d i waman/ Deg yimi kkawen inetman/ Ay Anzar buxx-d akal / Ad tekker tuga yeks lmal/ Ay Anzar d acu-t wakka/ Tekkaw tumes tfekka/ Ay Anzar ghum-d s tagut/ Iwakken ad nseww lqut/ Ay Anzar ssu-tt d adfel/ Nefka-yak tislit d asfel/ Ay Anzar titt tebgha ad tzer/Aman ttazalen deg yighzer ( Ô Anzar, gronde de tonnerre / Que la pluie étanche notre soif/ Ô Anzar fait tomber la pluie / Nos gorges sont desséchées/ Ô Anzar arrose la terre/ Et que verdissent les pâturages/ Ô Anzar, qu’est-cela ?/ Nos corps sont tout décharnés / Ô Anzar , diffuse la brume /Et que notre couvert soit assuré / Ô Anzar, étale ton tapis de neige / Tantôt nous t’avions offert une mariée/ Ô Anzar, nos yeux désespèrent / De revoir l’eau dans la rivière)

La suite est à découvrir dans le CD. A souligner que Alloua Benkhider est secondé par Azeddine Sadi.

SOA

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